Le Tunisien consomme annuellement en moyenne plus de 250 kg de blé, ce qui place la Tunisie au premier rang des pays consommateurs de céréales dans le monde, et nécessite la production d’une quantité de blé de pas moins de 20 millions de quintaux par an.
Selon le directeur général de l’Institut national de la consommation (INC), Mourad Ben Hassen, le taux de gaspillage du pain en Tunisie est d’environ 900 000 pains par jour, d’une valeur d’environ 100 millions de dinars par an, ce qui équivaut à 113 000 tonnes annuellement, à raison de 42 kilogrammes par famille.
Le gaspillage de pain arrive en tête des produits gaspillés avec un taux de 15,7%. Les 3 800 boulangeries que compte le pays gaspillent, pour leur part, annuellement, plus de 680 tonnes de farine subventionnée.
Leith Ben Becher, ancien président-fondateur du Syndicat des agriculteurs de Tunisie (Synagri) et président d’honneur de l’Association pour l’agriculture durable, considère que la production céréalière a connu une baisse au cours des deux dernières décennies en raison de l’abandon par l’État de ce secteur vital, mais aussi du contrôle par ce qu’il a appelé les lobbies de l’offre sur ce produit en l’absence d’une stratégie qui limite l’offre et modifie le système de subvention, d’autant que les statistiques officielles placent la Tunisie parmi les premiers pays au monde en termes de gaspillage de pain.
Ben Becher a ajouté, dans une déclaration à Tap, que des solutions existent lorsque l’État se rend compte des besoins des producteurs en engrais, rationalise la consommation de l’eau et préserve la ressource hydraulique en limitant les quantités énormes déversées annuellement dans la mer. Et lorsqu’il applique l’irrigation localisée comme moyen pour maîtriser l’irrigation en fonction des besoins de la plante, tout en accompagnant les agriculteurs depuis la phase de préparation et en les soutenant avec des subventions et des prêts bonifiés et à faible taux d’intérêt.
Il s’agit aussi de relier les agriculteurs directement aux centres de collecte qui peuvent leur fournir le soutien nécessaire. En effet, selon Laith Ben Becher, qui est lui-même agriculteur, il a été prouvé que la plupart des céréaliers sont de petits agriculteurs, et qu’ils sont souvent incapables d’acheter eux-mêmes des engrais et de travailler leurs domaines agricoles selon les normes requis.
Slim Arfaoui, responsable d’un site d’expérimentation relevant de l’Institut national des grandes cultures, a estimé que les mois de janvier et février, qui sont les plus importants dans la phase de croissance de la plante, en plus du mois d’avril, déterminent en grande partie le rendement final d’un hectare de blé.
La superficie emblavée en Tunisie au cours de la dernière campagne céréalière a atteint 1 500 000 hectares, dont plus des deux tiers sont situés dans les gouvernorats du nord-ouest, 832 000 au centre et 295 000 au sud.
Selon les prévisions du ministère de l’Agriculture, des Ressources hydrauliques et de la Pêche, la récolte de blé atteindra à la fin de la campagne en cours 18 millions de quintaux.
I. B.
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