Le directeur général de la Bourse de Tunis, Bilel Sahnoun, a souligné l’importance d’investir en bourse une partie de l’épargne captée par les caisses sociales.
Sahnoun, qui intervenait aujourd’hui, lundi 21 novembre 2022, dans la matinale de Shems FM, a expliqué que pendant les années 90, l’épargne des caisses sociales dépassait le milliard de dinars, si on en avait investi 300 millions de dinars, ce montant se serait élevé à environ 6 milliards de dinars aujourd’hui, et ces caisses auraient évité leur énorme déficit actuel.
Bien sûr, une telle procédure nécessite une décision politique et un accord de toutes les parties prenantes, a-t-il admis, en déplorant la forte baisse de l’épargne nationale qui est passée d’un taux de 22 à 23 % il y a quinze ans à moins de 10% aujourd’hui, en raison de l’inflation galopante et de la baisse du pouvoir d’achat des citoyens.
Conséquence : le financement de l’économie nationale par le biais du marché boursier n’a jamais atteint 10% , contre 35% chez des marchés comparables au nôtre, ce qui veut dire, pour dire les choses de façon positive, que, moyennant quelques réformes courageuses, nous sommes en mesure de multiplier par trois le taux financement de l’économie par le marché boursier, a expliqué Bilel Sahnoun, en soulignant l’urgence de la réforme de la loi régissant la Bourse de Tunis, qui remonte à 1994.
Evoquant le classement mondial des marchés boursiers, M. Sahnoun a indiqué que le marché financier tunisien est classé «Frontier market», c’est-à-dire marché naissant ou pré-émergent. Pour passer au rang supérieur, celui d’«emerging market» et attirer ainsi 8 fois plus de fonds d’investissement, la bourse de Tunis doit compter dans sa cote au moins trois entreprises dont la capitalisation boursière dépasse 4 milliards de dinars, or, nous n’avons aujourd’hui qu’une seule, à savoir la SFBT. D’où l’intérêt de développer le marché boursier par l’introduction des grands groupes publics et privés.
Cela dit, et malgré la crise économique qui prévaut en Tunisie, la Bourse de Tunis a réalisé, depuis le début de l’année 2022 et jusqu’à ce jour, une hausse de 15% par rapport à la même période de l’année dernière. Cette hausse est principalement due aux indices bancaires qui ont augmenté de 36%, sachant que 50% des entreprises cotées à la Bourse de Tunis sont des entreprises financières.
Bilel Sahnoun a aussi ajouté que les banques centrales de la plupart des pays ont relevé leur taux directeur pour faire face à la hausse de l’inflation, ce qui a profité surtout au secteur bancaire.
I. B.
Donnez votre avis