L’industrie tunisienne se porte mal depuis de nombreuses années. Ce dont témoigne la baisse continue de l’investissement industriel. Les causes en sont nombreuses : fin de cycle pour certaines branches, et crise générale dans le pays qui y détériore le climat des affaires. Entre autres causes…
Dans ce contexte, l’Agence de promotion de l’industrie et de l’innovation (APII) vient de faire part d’une baisse de -4,6% des investissements industriels déclarés au cours des 11 premiers mois 2022 (11-2022), soit 2.171,8 millions de dinars tunisiens (MDT) contre 2.275,6 MDT à la même période en 2021.
En termes de répartition sectorielle de ces investissements, l’industrie chimique a accusé la plus forte baisse (-69,3%) avec 113,9 MDT contre 277,8 MDT aux 11-2021, suivie de l’agroalimentaire (-28,7%) avec 652 MDT contre 818,9 MDT aux 11-2021.
Par contre, les déclarations dans le textile et l’habillement ont progressé de +130,7 % à la période indiquée avec 235,2 MDT, contre 106,2 MDT aux 11-2021.
En termes d’investissement industriel totalement déclaré à l’exportation, il y a eu une hausse de +9,6% (1.036,9 MDT contre 945,5 MDT aux 11-2021), contre une baisse de -14,6% de celui du marché local ou mixte.
Notons que la participation étrangère au capital de ces investissements a connu une baisse de -6,1% soit 824,3 MDT (dont la tuniso-étrangère : -53,2%), contre 877,4 MDT aux 11-2021.
Ces indicateurs traduisent un repli de confiance de l’investisseur étranger, en ces années de turbulences économico-sociales et politiques que traverse le pays depuis 2011.
Une satisfaction vient quand même du côté des régions, avec une croissance de +12,5% à l’ouest du pays avec 701,9 MDT, contre 623,9 MDT aux 11-2021, contrairement à une baisse de -11% à l’Est.
Il reste néanmoins que dans l’ensemble des zones de développement régional, l’investissement industriel déclaré a baissé de -12,6% aux 11-2022. Ces zones restent encore et toujours le parent pauvre de l’investissement industriel, car il ne suffit pas d’accorder des incitations fiscales et financières, dans un environnement où l’infrastructure, entre autres chapitres, fait cruellement défaut.
A. M.
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