Considérée comme la première femme soufie, mystique, de l’islam, Rabia’ Al-‘Adawiyya a laissé de nombreux poèmes, dont certains pourraient être anonymes et lui auraient été attribuée, tant elle était liée à l’imaginaire populaire, en vraie ascète et en marge de l’opulence et de la richesse affichées en son temps. (L’actrice égyptienne Nabila Abid dans le rôle de la poétesse).
Poète, elle a vécu au 8e siècle (718-801) à Bassora, en Irak, sous le Califat abbasside et devint presque une légende. Une multitude de chroniques rapportent anecdotes et récits sur elle, créant toute une littérature la concernant. Son œuvre, qui célèbre l’amour divin, fait aujourd’hui l’objet de traductions, de chants, de créations musicales et cinématographiques,
Quelques références : Chants de la recluse, trad. de Mohammed Oudaimah et Gérard Pfister, Arfuyen, 1988; Jean Annestay, Une femme soufie en islam, Rabi’a al-Adawiya, Entrelacs, 2001; Salah Stétié, Rabi’a de feu et de larmes, Albin Michel, 2015.
Tahar Bekri
Ma paix ô mes frères est dans ma solitude
Mon amour est toujours en ma présence
Je n’ai trouvé pour son amour
Qui le remplace Son amour dans
Les campagnes est mon épreuve
Où que je voie ses bienfaits
Là est mon mihrab* et ma qibla**
Si je meurs d’amour
Sans qu’il soit satisfait
Et que mon impuissance
Dans l’au-delà soit ma peine
O Médecin du cœur !
O tous mes souhaits !
Sois généreux d’un amour
Qui guérisse ma flamme
O ma joie ma vie de toujours
Ma naissance est de toi
Aussi mon extase
J’ai quitté tous les Humains
Espérant de toi un amour
Mon vœu sera-t-il exaucé ?
(Traduit de l’arabe par Tahar Bekri)
NDT :
*niche dans la mosquée.
** direction de la Mecque.
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