La famille de l’ancien ministre de l’Agriculture et ancien dirigeant du parti islamiste Ennahdha Mohamed Ben Salem a annoncé, que ce dernier a été transféré de l’hôpital à la prison civile de Sfax «malgré son état de santé critique», et tout en dénonçant une «atteinte des droits humains les plus élémentaires».
Dans un communiqué, la famille de Mohamed Ben Salem est revenue sur son audition à l’hôpital Hedi Chaker de Sfax, en évoquant «des circonstances exceptionnelles, inhumaines et cruelles», et en affirmant que son «état de santé s’était détérioré au cours de l’interrogatoire, ce qui a nécessité sa suspension à plusieurs reprises pour lui permettre de reprendre son souffle».
Tard dans la nuit du mardi, le juge d’instruction près le tribunal de première instance de Gabès a émis un mandat de dépôt contre Mohamed Ben Salem et «s’est engagé à le laisser à l’hôpital jusqu’à ce qu’il guérisse», ajoute la même source en précisant qu’une carte de visite a été remise à la famille.
Des membres de sa famille se sont alors rendus, ce jour à Sfax, mais ils ont découvert qu’il n’était plus à l’hôpital : «il a été emmené vers une destination inconnue sans en informer ni sa famille ni son avocat et malgré son état de santé critique et son exposition à deux crises lors de son transfert de Gabès vers Tunis puis vers Sfax», lit-on encore dans le communiqué, où l’on indique toutefois qu’après plusieurs contacts la famille a appris qu’il a été transféré à la prison.
La famille Ben Salem s’est alors interrogée sur de probables «pressions qu’aurait subi le juge d’instruction», selon le communiqué, tout en rappelant que l’ancien dirigeant nahdhaoui, âgé de 70 ans, «souffre de plusieurs maladies chroniques et graves telles que le diabète, la tension artérielle ainsi que des problèmes cardiaques. Il a déjà été victime de deux accidents vasculaires cérébraux et il a été récemment décidé qu’il fasse d’autres examens urgents, après qu’il ait montré certains symptômes pouvant être liés à un cancer du côlon, ce qui est inquiétant, d’autant que cette maladie a touché certains membres de sa famille au cours des dernières années et ce qui l’oblige à effectuer des examens médicaux urgents», ajoute encore la même source.
Mohamed Ben Salem a été interdit de voyager et selon sa famille cette mesure a non seulement été prise «sans aucune justification légale, mais l’a aussi empêché d’effectuer les examens nécessaires et qui étaient prévus en septembre… On l’empêche encore aujourd’hui de les faire en l’emprisonnant injustement et faisant fi de son âge et de son état de santé».
Tout en dénonçant une atteinte aux droits humains, la famille de l’ancien ministre nahdhaoui affirme tenir « le président, les procureurs, les juges d’instruction, le gouvernement et la ministre de la Justice, pleinement responsables de la vie de Mohammed Ben Salem».
Notons que le porte-parole du Tribunal de première instance de Gabès Mounir Arroum a précisé, ce soir, sur la chaîne Attessia que Mohamed Ben Salem a été interrogé à l’hôpital, en présence de ses avocats et après l’autorisation du médecin traitant qui a affirmé que son état de santé permettait cette audition, a-t-il expliqué.
Outre Ben Salem accusé de tentative de passage illégal des frontières, de détention illégale de devises et de violation des dispositions de la loi de finances complémentaire de 2014, cinq autres individus sont impliqués dans cette affaire, dont 3 ayant fait l’objet d’un mandat de dépôt émis par le juge d’instruction, ajoute Mounir Arroum, en citant : Ridha Ben Mohamed cadre de la douane, Zine Abdelkader citoyen originaire de Tataouine et Ahmed Laamari ancien député Ennahdha.
Y. N.
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