Interrogé dans l’émission ‘‘Essahria’’ sur Mosaïque FM, vendredi 14 avril 2023, sur la production dramatique des télévisions tunisiennes durant ce mois de Ramadan, le comédien et animateur Jaafar Guesmi n’a pas caché son admiration pour le feuilleton ‘‘Fallujah’’ de Saoussen Jemni sur El Hiwar Ettounsi. Vidéo.
«J’ai suivi les productions de Ramadan comme téléspectateur, car je n’y ai pas contribué personnellement. Depuis l’année dernière, on n’a pas fait appel à moi. Il faut dire que j’ai déjà eu largement ma part durant les années précédentes, et il est normal que l’on fasse appel aujourd’hui à d’autres», a déclaré l’humoriste, comédien et animateur télé, avec une humilité que certains trouveraient quelque peu exagérée.
«L’œuvre artistique est la propriété du public qui est en droit de l’interpréter à sa manière. Dès sa diffusion, le travail du scénariste, du réalisateur et des comédiens prend fin», a estimé Jaafar Guesmi qui n’a pas peu apprécié le feuilleton ‘‘Fallujah’’, et ce n’est pas parce qu’il a été diffusé par la chaîne pour laquelle il travaille lui-même, El-Hiwar Ettounsi en l’occurrence, qui a réalisé, au cours de la première moitié de Ramadan et en prime time, les plus haut taux d’audience télé en Tunisie.
«Ce feuilleton est un miroir qui reflète l’état de la société. Il y a ceux qui n’aiment pas voir leur image et il y a ceux qui ont la capacité de la regarder. Le problème réside dans les décisions que l’on prend après», a déclaré le comédien, en ajoutant : «En tant que parent, j’ai découvert (en regardant ‘‘Fallujah’’, Ndlr) que je me suis trompé à plusieurs reprises dans certaines situations vis-à-vis de mes enfants et je vais essayer de corriger mes erreurs à l’avenir et revoir mes relations avec eux. Certaines séquences du feuilleton semblent parler de moi. C’est comme si elles ont été tournées chez moi», a-t-il dit.
‘‘Fallujah’’, rappelons-le, parle des carences de l’enseignement en Tunisie, des dérives de l’adolescence et des difficultés de communication entre les élèves d’un côté, et de l’autre, les parents et le cadre enseignant, sans maquillage ni fioriture, ne craignant pas de choquer les téléspectateurs.
Jaafar Guesmi a affirmé que ce feuilleton a suscité en lui une certaine crainte quant à l’avenir de ses enfants et a attiré son attention sur des problèmes qu’il ignorait ou évitait de regarder, tout en soulignant la nécessité de réformer le système éducatif en général et celui de l’enseignement en particulier. «Ce serait dommage que l’on ne le fasse pas», a-t-il lancé, en ajoutant qu’il a lui-même présenté, dans son émission ‘‘Saffi Qalbek’’ certaines histoires qui rappellent des situations présentées dans ‘‘Fallujah’, preuve que le feuilleton est ancré dans la réalité tunisienne d’aujourd’hui et n’est pas une pure production de l’imagination des scénaristes.
L’expérience de l’émission de téléréalité ‘‘Saffi Qalbek’’ sera poursuivie. «C’est une responsabilité humaine lourde à porter. Dès que je sentirai de la lassitude ou que je ne serai plus en mesure d’apporter un plus, j’y mettrais fin immédiatement. C’est pourquoi je pense arrêter l’émission à la fin de cette saison», a avoué l’animateur. Tout en rejetant l’accusation selon laquelle il fait commerce avec les problèmes des gens et leurs souffrances. «J’ai un projet humain et je ne m’en détournerai pas», a-t-il tranché.
I. B.
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