Kaïs Saïed n’en démord pas : la pénurie du pain est provoquée par des spéculateurs qui cherchent à affamer les Tunisiens. Quant aux problèmes structurels de la filière céréalière, que les spécialistes ne cessent de pointer dans leurs analyses, le président de la république n’est pas pressé de les régler.
La crise «provoquée» du pain ne doit pas se reproduire à l’occasion de la rentrée scolaire et universitaire tout comme celles de certains autres produits, a mis en garde le chef de l’Etat, en présidant, jeudi 17 août 2023, au Palais de la Kasbah, une séance de travail en présence du chef du gouvernement Ahmed Hachani, du ministre de l’Intérieur Kamel Feki, de la ministre des Finances Sihem Nemsia Boughdiri et du ministre des Affaires sociales Malek Zahi.
Tout en insistant sur l’unité de l’Etat et la nécessaire coordination entre toutes ses institutions, Saïed a fait observer que certaines parties manigancent, à l’heure qu’il est, pour provoquer de nouvelles crises, ajoutant, sur le ton de la menace, que l’Etat ne restera pas les bras croisés, qu’il combattra tous les spéculateurs et œuvrera sans relâche à l’assainissement de l’administration, a-t-il martelé.
De la Kasbah, le président Kaïs Saïed s’est ensuite rendu dans la médina puis dans l’Avenue Habib Bourguiba où il a discuté avec les citoyens. Sur son chemin, il a également visité quelques boulangeries, question de jauger de sa popularité .et de prouver qu’elle n’a pas été entachée par la crise du pain dont il craignait, à juste titre, les répercussions négatives sur l’appréciation de sa gouvernance autoritaire, y compris par les Tunisiens des couches populaires, les seuls qui comptent à ses yeux… Une gouvernance verticale et musclée qui croit pouvoir tout régler, même les problèmes structurels d’une économie à bout de souffle, par la main lourde de l’Etat.
Imed Bahri
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