Est-ce que les autorités monétaires recourent à la planche à billets actuellement en Tunisie pour faire face à ses difficultés financières, qui sont de notoriété publique ?
Les responsables démentent, mais les experts persistent et signent : la planche à billets n’a jamais autant fonctionné aujourd’hui en Tunisie. C’est le cas de Ezzeddine Saïdane qui est revenu à cette question dans un post publié hier, mardi 24 mai 2022, sur sa page Facebook.
«La planche à billets est une réalité et cela concerne d’importantes sommes d’argent», a-t-il écrit. «Il est clair qu’on ne parle pas ici d’impression physique , c’est-à-dire d’imprimerie, de papier et d’encre. Cela c’était avant», explique-t-il. «Mais, ajoute-t-il, il faut savoir que la Banque centrale n’a pas pour vocation de financer le déficit du budget de l’Etat, ni directement ni à travers les banques. Les banques n’ont pas vocation, elles non plus, de financer le déficit du budget de l’Etat ou le déficit des entreprises publiques en faillite».
Aussi, et «à chaque fois que la Banque centrale prête l’argent à l’Etat, directement ou qu’il rachète les bons du trésor auprès des banques, cela est considéré comme une impression de billets de banque, et cela accélère le rythme de l’inflation, c’est-à-dire la hausse des prix, abaisse la valeur du dinar et fait sombrer la Tunisie dans un grave tourbillon qui porte atteinte à ses intérêts et affecte son image», explique encore M. Saidane, qui conclut : «Et cela, malheureusement, a eu lieu à plusieurs reprises et avec de très gros montants. Les gens sont libres de ne pas vouloir le comprendre ou l’admettre».
Cette dernière remarque est adressée aux responsables publics et aux citoyens, partisans du président Kaïs Saïed, qui ne veulent entendre que les «good news», même quand il n’y a que des mauvaises nouvelles à se mettre sous la dent.
I. B.
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