Tunisie : les éleveurs exigent une hausse des prix du lait à la production  

Limam Bargougui, le chargé de la production animale à l’Union tunisienne de l’agriculture et de la pêche (Utap), a expliqué que les producteurs exigent une augmentation immédiate du prix du lait de 300 millimes par litre, en rappelant qu’ils avaient précédemment exigé une augmentation de 600 millimes.

Selon M. Bargougui, qui intervenait dans l’émission ‘‘Sbah Ennas’’ sur Mosaïque FM, aujourd’hui, mercredi 15 juin 2022, les producteurs du lait souhaitent voir le prix du litre de lait à la production passer de 1100 à 1700 millimes, et ce en raison des grandes difficultés rencontrées par le système de production, suite à la hausse des prix des intrants, notamment le fourrage, qui menacent la pérennité même du secteur. Ces hausses ont incité beaucoup d’agriculteurs à abandonner l’élevage bovin, devenu très coûteux, ce qui a causé une pénurie de production, a-t-il expliqué.

«Nous appelons l’Etat à prendre en considération ces données, d’autant plus que le prix du lait n’a pas augmenté depuis un an, malgré les répercussions de la guerre russo-ukrainienne, notamment sur le prix du fourrage», a encore déclaré M. Bargougui. «Le citoyen se plaint de l’augmentation du prix du lait alors qu’il achète une bouteille de boisson gazeuse pour 2500 millimes», a-t-il expliqué, comme pour anticiper des plaintes des consommateurs au sujet d’une nouvelle hausse du prix du lait.

Il est à noter que les représentants du système laitier, de la collecte à la transformation industrielle, au sein de l’Union tunisienne de l’agriculture et de la pêche (Utap) et de l’Union tunisienne de l’industrie, du commerce et de l’artisanat (Utica) ont alerté plus tôt les autorités et l’opinion sur la baisse de la production due à plusieurs facteurs, la dont le plus important est la cessation d’activité de nombreux éleveurs, la recrudescence de la contrebande et de l’abattage anarchique du bétail.

Cela va conduire à des déséquilibres importants au niveau de l’offre dans la période à venir, a expliqué le responsable syndical, en faisant assumer aux acteurs gouvernementaux concernés par la gestion du système laitier la responsabilité de la situation difficile de toutes les filières du système parce qu’ils n’ont pas pris les mesures nécessaires et les décisions opportunes pour éviter les risques d’exacerbation de la crise.

I. B.

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