Me Hatem El-Euchi a affirmé aujourd’hui, lundi 18 juillet 2022, que le fils du ministre de l’Intérieur, Taoufik Charfeddine, a le droit d’obtenir un passeport diplomatique.
Me El-Euchi, qui intervenait à la Matinale de Shems FM, commentait la polémique suscitée durant le weekend, par le passeport diplomatique fièrement arboré par le fils du ministre de l’Intérieur sur les réseaux sociaux.
«Le décret accordant des privilèges à la famille des membres du gouvernement date de l’époque de l’ancien président Zine El Abidine Ben Ali, mais il n’a pas été publié dans le Journal officiel», a expliqué Me El-Euchi, que cette référence à l’ère Ben Ali – Trabelsi ne semble pas déranger outre mesure, et sans préciser pourquoi cette décision a-t-elle été prise en catimini et si, comme telle, elle avait encore quelque valeur légale, sans parler du problème moral et éthique qu’elle pose.
M. El-Euchi a déclaré que le décret publiée (en catimini faut-il le préciser) stipule que l’épouse et les enfants du ministre peuvent obtenir un passeport diplomatique pour la durée du mandat de l’intéressé, ajoutant que ce document officiel est accordé aux hommes avant l’âge de 27 ans et aussi longtemps qu’ils poursuivent leurs études, et pour les femmes tant qu’elles sont sous la garde de leur père (sic !).
L’ancien ministre des Domaines de l’Etat et des Affaires foncières a, par la même occasion, affirmé avoir fait bénéficier lui-même son fils d’un passeport diplomatique, et à l’expiration de son mandat de ministre, il dit avoir renvoyé le document sur lequel on avait indiqué qu’il n’était plus valide. On a aussi la possibilité, après cela, de conserver le document, a-t-il encore expliqué.
Me El-Euchi, rappel utile s’il en est, était magistrat et membre dirigeant de l’Union patriotique libre (UPL), parti fondé en 2011 par l’homme d’affaires Slim Riahi, aujourd’hui en fuite à l’étranger et qui est poursuivi dans plusieurs affaires de corruption financière.
C’est grâce à ce parti qu’il eut son poste de ministre, et c’est pour garder ce poste qu’il a démissionné de l’UPL, tombé entretemps en disgrâce, pour rejoindre Tahya Tounes, fondé par l’ancien chef de gouvernement Youssef Chahed. Si ça se trouve, il a peut-être déjà quitté ce parti pour se préparer à une autre aventure partisane.
De là à dire qu’il en faut vraiment beaucoup pour choquer Me El-Euchi, qui, autre rappel utile, fait partie des personnalités qui soutiennent le président de la république Kaïs Saïed et son projet de nouvelle constitution devant faire l’objet d’un référendum le 25 juillet courant…
Que celui qui a déjà tout compris explique à celui qui a encore du mal à comprendre !
I. B.
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