Le poète, peintre et vocaliste, Ahmed Ben Dhiab vient de publier en ce mois de janvier 2023 un nouveau recueil de poésie intitulé ‘‘Danse ton nom’’ (éditions L’Harmattan, Paris), regroupant des poèmes et des peintures.
Tour à tour troubadour, saltimbanque et mystique, l’enfant du Bardo qui vit depuis un demi-siècle entre la France et l’Italie est un touche-à-tout génial, créatif et flamboyant : poète, d’abord, mais aussi peintre et vocaliste qui se définirait volontiers comme le «derviche des mots» pour emprunter le titre de l’un de ses recueils. «Ahmed porte en lui une profonde intériorisation spirituelle. Les tourments qu’il expose dans ses vers cèdent à la force quasi-rédemptrice de la spiritualité soufie du derviche», a dit de lui un critique.
«Est-ce toi est-ce moi / l’insoumis vêtu de pure lumière / est-ce toi est-ce-moi / le témoin inconsolable/ de l’enfance et du non-dit/ celui qui vit avec les anges-clandestins», écrit-il dans l’un de ses poèmes que n’aurait pas renié Mansour Al-Hallaj, Mohieddine Ibn Arabi, Fariduddine Al-Attar et tous ses porteurs d’eau, grandes voix du soufisme arabe, dont il perpétue le message.
Dans ‘‘Danse ton nom’’, Ahmed Ben Dhiab continue d’explorer l’âme humaine et de s’interroger sur le sens de la vie, de la création, de la beauté, de l’absence et de l’autre qui l’habite, à travers les mots, les traits et les couleurs qu’une âme généreuse et passionnée sait semer à tout vent…
«Quand tu traverses la terre / sois joyeux comme le rire du fleuve / quand tu respires le présent dis merci à la vie / quand tu rencontres un inconnu / invite-le dans tes rêves», écrit le poète, dans sa quête d’absolu dans l’altérité.
Sa poésie comme sa peinture sont un mouvement incessant de va et vient entre l’intime du méditatif et l’explosif du dehors. Les visions qu’il libère sur la page blanche expriment ce que l’humain a de plus indicible, de plus inaudible et de plus indivisible : les soubassements de l’être qui se cherche.
«Comment apaiser / avec la main inconsciente de l’ange / les douleurs les souffrances / du monde», dit encore Ben Dhiab dans sa poésie limpide et dense, à l’écriture épurée, faite de reprises et de rappels, qui révèle une sorte de spiritualité du quotidien, où les mots, les formes et les couleurs tissent la toile d’un univers inédit, neuf, et scintillant comme un astre perdu dans l’immensité de l’espace.
Né à Tunis en 1948 et vivant à Paris depuis 1970, Ahmed Ben Dhiab est un artiste polyvalent, peintre, poète, metteur en scène, auteur, compositeur, chanteur et cinéaste.
Membre sociétaire de la Sacem, il est directeur artistique du festival international «Celebrazione», en Italie, depuis 1998.
Chanteur vocaliste, il s’est produit dans plusieurs festivals à travers le monde et on lui doit une importante discographie consacrée à la poésie mystique arabe.
Peintre, il a présenté plusieurs expositions de peintures en France, en Italie, aux Pays-Bas, au Mexique, au Brésil et aux États-Unis…
Poète, il a publié de nombreux recueils de poèmes et de peintures, dont ‘‘Le baliseur des songes’’ (2007), ‘‘Fulgurances’’ (2011), ‘‘Lune andalouse’’ (2013), ‘‘Jamila dit’’ (2015), ‘‘Poèmes pour Raoudha’’ (2018) et ‘‘Le Derviche des mots’’ (2020).
I. B.
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