Un programme baptisé «SOS décarbonisation» visant à accompagner les entreprises dans l’élaboration et la mise en œuvre de leurs stratégies de décarbonisation est en cours de finalisation par le ministère de l’Industrie, des Mines et de l’Énergie, et sera prochainement rendu public, a indiqué la ministre de l’Industrie Neila Gongi.
«Le développement de l’industrie au niveau international, les engagements de la Tunisie dans le cadre de l’Accord de Paris sur le climat qui fixe l’objectif d’atteindre la neutralité carbone d’ici 2050 et la taxe carbone que l’Union européenne exigera à ses frontières à partir de 2026 afin de verdir son les importations industrielles… sont autant de facteurs qui poussent la Tunisie à préparer ses entreprises à cette nouvelle situation et à ces nouvelles contraintes», a-t-elle expliqué lors d’une réunion organisée jeudi 16 mars 2023 à Tunis par la Chambre tuniso-française de commerce et d’industrie (CTFCI) sur «Les stratégies industrielles, la décarbonisation et la promotion des énergies renouvelables.»
Atteindre un certain mix énergétique
Selon le ministre, le programme d’accompagnement à la décarbonisation vise à vulgariser les enjeux de ce processus et à former des experts qui accompagneront les entreprises dans l’élaboration et la mise en œuvre de leurs stratégies de décarbonisation. Il prévoit la mise en place d’instruments, d’installations et de programmes de formation, d’assistance et d’accompagnement dédiés à cette fin.
«Les entreprises, confrontées à la nécessité de justifier leur empreinte carbone, devront également atteindre un certain mix énergétique. C’est pourquoi ce programme prévoit également un accompagnement pour leur permettre de produire leur propre électricité, ou une partie de leurs besoins, à partir d’énergies renouvelables, via le Fonds pour la transition énergétique et l’Agence nationale pour la maîtrise de l’énergie», a-t-elle ajouté.
Gongi a également rappelé que la Stratégie industrielle et d’innovation à l’horizon 2035, mise en œuvre par son département, a retenu comme levier principal, le partenariat public-privé, à travers la signature de pactes de compétitivité avec les secteurs porteurs.
Insuffler une dynamique d’investissement
«Ces pactes reposent sur un double engagement de l’Etat et du secteur privé. L’Etat s’engage à développer les infrastructures et à apporter la formation et l’accompagnement nécessaires aux entreprises. En contrepartie, l’investisseur s’engage sur un niveau précis d’investissement et d’emploi», a expliqué la ministre. Et d’ajouter : «Un premier pacte a été signé en juillet dernier avec le secteur automobile et il a réussi à insuffler une certaine dynamique d’investissement au sein du secteur. Les pactes relatifs aux secteurs pharmaceutique et oléicole seront signés très prochainement et seront suivis par ceux relatifs à l’aéronautique. et textiles techniques. Beaucoup d’autres pactes suivront prochainement.»
La ministre a également annoncé que la nouvelle loi sur l’investissement est pratiquement finalisée. Elle devrait être prochainement soumise au conseil des ministres puis au parlement pour adoption, a-t-elle ajouté, exprimant le vœu que cette loi soit adoptée dans les meilleurs délais et soulignant qu’elle a été simplifiée afin de consacrer le principe de la liberté d’investissement. «Seules les activités liées aux secteurs stratégiques tels que la défense, les ressources naturelles seront soumises à autorisation», a-t-elle précisé.
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