Tunisie : Samir Saïed et Marouane Abassi à Washington pour quoi faire ?

Une délégation composée de Marouane Abassi, gouverneur de le Banque centrale de Tunisie (BCT), et du ministre de l’Economie et de la Planification, Samir Saied, prend part aux réunions du printemps 2023 de la banque mondiale et du Fonds monétaire international (FMI) cette semaine à Washington.

Voilà pour l’information, mais qui suscite quelques interrogations. D’abord, on constatera l’absence de la ministre des Finances, Sihem Nemsia, très en retrait ces dernières semaines, et qui avait participé aux réunions de l’hiver, en décembre dernier. Son absence présage-t-elle d’une mise à l’écart prochaine ? Wait and see…

Ensuite, le conseil d’administration du FMI n’a pas encore fixé de rendez-vous pour examiner le dossier de la Tunisie pour la finalisation de l’accord technique pour un prêt de 1,9 milliard de dollars, accord scellé en octobre dernier et qui est resté en plan depuis. Ce qui met en question l’utilité même de la présence à Washington des deux hauts responsables tunisiens, d’autant qu’aucun d’entre eux ne va intervenir en tant que conférencier ni même comme panéliste.

Vont-ils faire de la figuration et profiter des pauses café pour essayer de sonder les responsables du FMI et de la BM sur l’évolution de leurs prédispositions vis-à-vis de la Tunisie ? Si c’est le cas, n’auraient-ils pas pu le faire à partir de Tunis, par téléphone ou par un simple email ? Ce qui aurait fait économiser à notre pays, qui fait face à de graves problèmes financiers, des dépenses inutiles.

Ces interrogations sont d’autant plus légitimes que MM Saïed et Abassi n’ont pas communiqué sur les objectifs de leur mission ni sur les éventuels rendez-vous officiels qu’ils ont à Washington.

On attendra donc leur retour avec une grande impatience pour voir s’ils vont vraiment faire avancer le dossier de la Tunisie auprès du FMI, surtout que les dernières déclarations du président de la république Kaïs Saïed au sujet des difficultés financières de la Tunisie ont été perçues comme une fin de non recevoir opposé au prêteur international. Difficile, dans ce cas, de penser que le FMI va continuer à courir derrière la Tunisie pour lui prêter de l’argent…      

I. B.

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