Kaïs Saïed, panarabiste au sommet arabe

Kaïs Saïed n’a pas forcé son talent pour retrouver sa verve souverainiste et panarabiste, en prenant part au 32e sommet de la Ligue des Etats arabes, ouvert hier, vendredi 19 mai 2023, à Djeddah, en Arabie saoudite. (Illustration: entretien Kaïs Saïed avec Mohamed Ben Salmane).

La Tunisie ne sera jamais impliquée dans la politique des axes, conformément à ses constantes indéfectibles et aux dispositions de la Constitution du 25 juillet 2022, a déclaré le président de la république.

Dans une déclaration accordée à l’agence Tap, en marge de sa participation aux travaux du sommet de Djeddah, Saïed a souligné que ce sommet est celui de «la réunification arabe qui a commencé à se concrétiser depuis le sommet d’Alger», en novembre 2022, faisant ainsi au passage une fleur au président Abdelmadjid Tebboune.

Toute en affirmant que le retour de la Syrie à la Ligue arabe intervient après 12 ans de «destruction» de ce pays – où la Tunisie a joué un rôle que le président syrien Bachar Assad, présent au sommet, se chargera d’ailleurs de rappeler dans une déclaration aux médias tunisiens –, le chef de l’Etat a, par ailleurs, réaffirmé que la juste cause du peuple palestinien demeure imprescriptible, dénonçant le mutisme des États qui se présentent comme des défenseurs acharnés des droits de l’Homme, face aux massacre commis contre les Palestiniens. Il adresse ici sa critique aux pays occidentaux, très complaisants à l’égard d’Israël, et dont il a toujours rejeté les diktats, en agitant à chaque fois le sacro-saint principe de la souveraineté des peuples.

«Nous refusons d’être une nouvelle fois victimes d’un nouveau système mondial dont nous à la mise en place duquel nous ne participons pas», a affirmé, dans ce cadre, le président Saïed lors d’une allocution prononcée devant ses pairs arabes, ajoutant que «le monde est aujourd’hui en train de se reconstituer, mais cela ne doit aucunement se faire aux dépens du monde arabe et des capacités de ses peuples».

Le chef de l’Etat a, à cette occasion, plaidé pour un régime mondial fondé sur la justice sociale, l’équité, la stabilité et la paix sociale, appelants à œuvrer à éradiquer la pauvreté.

De grands défis se dressent aujourd’hui devant les pays de la région dont, en premier lieu, la préservation des Etats et des institutions, a-t-il affirmé, mettant en garde contre «des tentatives de fragmenter la région et de comploter contre ses intérêts».

La Tunisie, a-t-il poursuivi, est attachée à ses principes, notamment l’indépendance de la décision nationale et la non-ingérence dans les affaires d’autrui, conformément à sa constitution. «Le peuple tunisien est également attaché à sa liberté et sa dignité», a-t-il ajouté.

Sur un autre plan, et tout en se félicitant du retour de la Syrie à la Ligue arabe, estimant que «le succès de cette réunion de la famille arabe est le résultat de la mise en échec d’un important complot contre la Syrie», le président tunisien a appelé à tout mettre en œuvre pour aider le Yémen et le Soudan, deux pays ravagés par la guerre civile, à préserver leur unité territoriale.

I. B.

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