‘‘L’Innocent’’ d’Oriol Paulo : Enfer & co   

Je vous conseille vivement ‘‘L’Innocent’’ (en espagnol El Inocente). C’est une mini-série (une seule saison) d’Oriol Paulo, un jeune réalisateur espagnol qui excelle dans les polars. Ce thriller est, en réalité, une adaptation d’un roman de Harlan Coben. Il est disponible sur Netflix depuis 2021.

Par Mohamed Sadok Lejri  

‘L’Innocent’’ raconte l’histoire d’un jeune étudiant, sans problème et promis à une brillante carrière, qui se retrouve en prison après avoir tué accidentellement un homme en s’interposant dans une bagarre à la sortie d’une boîte de nuit. Sa vie est chambardée. Traumatisé par cinq années de prison cauchemardesques, il se mettra en couple avec une femme aimante. Le couple connaîtra l’enfer et plongera progressivement dans un labyrinthe de manipulations, de crimes et de faux-semblants dont la source se trouve enfouie dans leur passé trouble.

Un suspense haletant

Riche en rebondissements et élaboré avec une subtilité et une minutie extraordinaires, le scénario de ‘‘L’Innocent’’ est réglé comme du papier à musique. L’intrigue, quoiqu’un peu alambiquée, est d’une richesse inouïe et tient le téléspectateur dans un suspense haletant du début à la fin.

Les flashbacks, accompagnés d’une voix off, dévoilent des choses cachées et nous éclairent sur des événements qui se sont déroulés dans le passé et sur la psychologie les personnages de la série, en y ajoutant, à chaque fois, des éléments nécessaires à la compréhension de l’intrigue qui exige un minimum de concentration.

L’histoire de Harlan Coben a beau être transposée à Barcelone (le roman de l’auteur américain se passe à New Jersey), le réalisateur Oriol Paulo nous donne l’impression qu’elle a été taillée pour les Espagnols. Il faut dire que le roman exprime des sentiments universels, tels que l’amour parental, les ravages occasionnés par certains traumatismes familiaux, le deuil…

Violence, corruption, prostitution  

‘‘L’Innocent’’ traite aussi, avec beaucoup de perspicacité et de talent, sans jamais faire allégeance aux thèses wokistes, du sujet de la violence faite aux femmes, notamment du martyr de celles issues de l’immigration sud-américaine et qui, non sans la complicité d’une élite sécuritaire corrompue, sont victimes des réseaux de prostitution en Espagne.

Les acteurs sont tout bonnement impressionnants. Le protagoniste interprété par Mario Casas et le casting espagnol (Alexandra Jiménez, Aura Garrido, Miki Esparbé, José Coronado, etc.), y sont très convaincants. Mais le coup de génie de cette mini-série réside également dans la participation d’actrices latino-américaines au casting. La prestation de Martina Gusman (Argentine) et de Juana Acosta (Colombie), des actrices très connues dans leurs pays respectifs, est époustouflante.

A voir absolument !

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