En recevant la Première ministre Najla Bouden, mardi 23 mai 2023, au palais de Carthage, le président de la république Kaïs Saïed a abordé, entre autres dossiers, celui de l’équilibre financier de l’Etat. Mais en l’absence d’explications officielles à ce sujet, on ignore encore tout des moyens dont dispose la Tunisie pour boucler le budget de l’exercice en cours.
Par Imed Bahri
Selon le communiqué de la présidence de la république, le chef de l’Etat a souligné, à cette occasion, l’impératif d’assurer la coordination entre les différentes structures de l’Etat, «étant donné que la Tunisie est un pays unifié avec une politique unique qui doit être respectée par tous.»
«Nous devons compter sur nous-mêmes pour surmonter les difficultés», a déclaré Kaïs Saïed, ajoutant que «la Tunisie souffre de plusieurs difficultés mais elle possède, en même temps, de nombreuses richesses, dont notamment ses ressources humaines». Mais encore ?
On attendait une déclaration de Mme Bouden pour nous expliquer comment l’Etat tunisien va-t-il «compter sur ses propres moyens» pour combler l’énorme trou dans son budget de l’exercice en cours, mais comme la Première ministre, fidèle à sa politique de communication consistant à ne pas communiquer du tout, n’a rien dit à l’issue de la rencontre, nous sommes restés sur notre faim. Dans jeu de mot aucun…
Est-ce que la Tunisie a abandonné la piste du Fonds monétaire internationale (FMI) et tiré un trait sur le projet d’accord pour un crédit de 1,9 milliard de dollars qu’elle sollicite depuis trois ans ? On n’en sait rien non plus, puisque ni les membres du gouvernement ni le gouverneur de la Banque centrale de Tunisie (BCT) ne parlent plus de ce sujet. Est-ce à dire qu’ils ont reçu des instructions présidentielles en ce sens ou qu’ils ont opté eux-mêmes pour cette stratégie du silence pour éviter d’en dire trop et d’en subir le retour de manivelle, comme ce fut le cas récemment pour leur ex-collègue Neila Gongi Nouira ?
Si la Tunisie a tiré un trait sur le prêt du FMI, dont on ne parle presque plus dans les sphères officielles, est-ce que le gouvernement a une alternative, un plan B ou une solution de rechange ?
Là aussi, on est à mi exercice budgétaire et personne dans le gouvernement ne semble avoir la moindre idée sur les possibilités dont dispose le pays pour combler son trou budgétaire et boucler cette longue, très longue année 2023.
Les mots, on pourra toujours s’en gargariser, ils ne mangent pas de pain. Quant à l’argent, il faut bien le trouver quelque part. Mais où ? Y a-t-il quelqu’un dans le pays qui le sache vraiment et qui puisse nous éclairer à ce sujet ?
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