La Tunisie travaille avec le Fonds monétaire international sur un programme de réforme économique «équitable» qui tient compte des groupes vulnérables, a déclaré vendredi 22 juin 2023 le gouverneur de la Banque centrale, Marouane Abassi.
Ses commentaires interviennent après que le président tunisien Kaïs Saïed a déclaré à la directrice générale du FMI Kristalina Georgieva lors d’une réunion à Paris jeudi que les conditions du fonds pour fournir un soutien financier au pays d’Afrique du Nord risquaient de déclencher des troubles civils, comme précisé vendredi par la présidence de la république.
Les remarques d’Abassi confirment un rapport de Reuters selon lequel la Tunisie a présenté une proposition alternative au prêteur après que le président Saïed a fermement rejeté ce qu’il a appelé les «diktats» du FMI.
Les pourparlers sur un prêt de 1,9 milliard de dollars sont au point mort depuis octobre, lorsque la Tunisie et le FMI sont parvenus à un accord préliminaire, Saïed rejetant l’idée de réduction des subventions et s’exprimant contre la cession d’entreprises publiques.
Saïed a réitéré lors de sa rencontre avec Georgieva que toute réduction nécessaire des subventions, principalement sur l’énergie et l’alimentation, pourrait avoir des effets néfastes sur le pays, rappelant les émeutes meurtrières qui ont frappé la Tunisie en décembre 1983 et janvier 1984 après que le gouvernement a augmenté le prix du pain.
Le secrétaire d’Etat américain Antony Blinken a exhorté ce mois-ci la Tunisie à présenter un plan révisé. L’Union européenne a annoncé qu’elle offrirait 900 millions d’euros de prêts conditionnels à un programme du FMI.
Sans prêt, la Tunisie est confrontée à une crise généralisée de balance des paiements.
L’essentiel de la dette est interne, mais il y a des remboursements de prêts étrangers dus plus tard cette année, et les agences de notation de crédit ont déclaré que la Tunisie pourrait faire défaut.
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