L’emploi informel en Tunisie a atteint 43,9%, bien plus que dans la plupart des autres pays de la région Moyen-Orient et Afrique du Nord (Mena), selon un nouveau rapport de la Banque mondiale (BM) intitulé «Informalité et croissance inclusive au Moyen-Orient et en Afrique du Nord».
L’Egypte et le Maroc ont également fait état de taux élevés, 62,5% et 77,3% respectivement, selon ce rapport publié en juin. Les trois pays sont au cœur du rapport car ils donnent un bon aperçu de la situation dans la région.
«La situation en Tunisie est différente de celle en Egypte, tandis que le Maroc se situe quelque part entre les deux. Les trois pays présentent en effet des caractéristiques différentes en ce qui concerne les cadres juridiques et institutionnels, l’économie ainsi que les facteurs qui impactent l’informalité», lut-on dans le rapport.
L’informalité, qui n’est pas inévitable, est motivée par des défis juridiques, réglementaires et institutionnels.
La taille de l’économie informelle dépend d’une combinaison de plusieurs facteurs, notamment la manière dont les systèmes de protection sociale sont conçus, le poids des dispositions légales et de la fiscalité, l’application des lois, les processus d’enregistrement des entreprises, la résolution des litiges commerciaux, l’accès aux prêts, la corruption et la concurrence déloyale.
Dans la région Mena, il existe deux principaux domaines présentant des faiblesses institutionnelles. Il s’agit de systèmes de protection sociale inadéquats qui se caractérisent par une faible couverture et une mauvaise redistribution, notamment en matière de santé et de vieillissement.
Cette situation produit de l’informalité et entrave la croissance de la productivité, d’autant plus qu’elle est associée à des facteurs tels que les lois sur le salaire minimum, les procédures de licenciement complexes et la mauvaise application de la réglementation du travail.
Pour lutter contre l’économie informelle dans la région Mena et parvenir à une croissance plus forte et plus inclusive, les gouvernements doivent commencer par mettre en place un système de protection sociale qui permet à tous les citoyens d’accéder aux services de santé de base et permet aux personnes âgées de bénéficier au moins du revenu minimum.
D’après Tap.
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