Le 7 octobre 2023 fut le cri tragique d’une population palestinienne spoliée de ses droits les plus inaliénables, déracinée, dominée, écrasée, méprisée, désespérée par l’injustice, le racisme et l’apartheid qu’elle voyait s’étendre et s’institutionnaliser, sous le regard complice d’un Occident cynique et criminel.
Par Dr Abderrahmane Cherfouh *
Depuis la Nakba, la situation de cette population frisait le cauchemar et a pris des chemins aboutissant inéluctablement à l’imprévisible et ce qui devait arriver arriva.
Mais la bête immonde, touchée dans sa chair, dans un sursaut qui s’apparente beaucoup plus à l’instinct de conservation, a réagi monstrueusement défiant tout humanisme en crachant son venin sur cette population sans défense, sans éprouver aucune pitié.
Cette machine infernale est en train d’écraser et de broyer tout sur son passage sans aucune retenue, démontrant de quel bois elle se chauffait, dévoilant au grand jour sa vraie nature. Tel un ogre elle a ressenti le besoin de se nourrir du sang palestinien pour irriguer son corps et son âme.
Cette riposte sauvage et barbare s’inscrit dans la logique qui baigne cet État terroriste qui a érigé le racisme et l’apartheid en institution. Il en a fait sa matrice, son fondement et sa raison d’être.
Un génocide programmé
Maintenant, le décor est planté, les acteurs en place. Ils peuvent jouer leur rôle en toute impunité et à l’aise. Ce qui est devenu la norme. Le génocide planifié peut commencer au vu et au su de tous.
Tel un enragé, cet État voyou va perdre toute notion de réalité et poussé par la vengeance aveugle et la rage, il va sombrer dans un monde imaginaire dont lui seul détient le secret, semant la mort, le chaos et la désolation.
Cyniquement encouragé par les Etats-Unis qui leur ont donné carte blanche pour commettre leurs crimes et faire le sale boulot, le terrorisme d’État israélien a aussi trouvé le soutien de la vieille Europe constituée en principe de pays soi-disant souverains mais qui en réalité se laissent facilement réduire à l’état de vassalité, d’alignement et de suivisme. Quelle honte!
Plus d’une semaine après le fatidique déclenchement de l’agression d’Israël contre Gaza, les images qui nous parviennent parlent d’elles-mêmes et nous renseignent sur la vraie nature, la sauvagerie et la barbarie sionistes. Demain, encore et toujours, ces images dévoileront certainement mieux l’horreur dans toute sa laideur d’un État terroriste qui n’hésite pas à déverser impunément des tonnes de bombes sur les populations palestiniennes qui ne savent plus où fuir ni où se cacher.
Le spectacle joué par des acteurs criminels offert en direct et à ciel ouvert est épouvantable, traumatisant, choquant, intenable, glaçant, qui donne le vertige et froid au dos. Tout est planifié, programmé. Rien n’est laissé au hasard. Les victimes innocentes se comptent par milliers, parmi elles des femmes, des malades, des enfants. Des maisons, des hôpitaux des édifices publics sont rasés et sentent l’odeur de la fumée et de la mort.
Non-assistance à peuple en danger
Où sont le droit international, les conventions de l’Onu? Où sont les soi-disant humanistes, ceux qui se veulent les défenseurs des valeurs morales et de la justice? Probablement cachés dans leur bureau, se réfugiant dans un silence hypocrite, ayant peur de s’engager afin de ne pas risquer leur carrière, reniant leur idéal et leur engagement.
La conscience humaine, la raison tout court aurait voulu que les décideurs de la planète interviennent énergiquement pour dire halte! Ça suffit! Basta! Trop c’est trop!
Hélas, l’Occident ne peut pas être juge et partie. L’Histoire le jugera. Il jugera aussi l’Onu qui a perdu son âme et n’a plus sa raison d’être. Une Onu muselée et aux ordres. Ses institutions sont devenues obsolètes et fantomatiques. Pour avoir laissé toute une population livrée à elle-même et pour avoir donné carte blanche à l’entité sioniste pour commettre ce génocide voulu et planifié et pour non-assistance à peuple en danger, tout ce beau monde rendra compte à l’humanité tout entière.
Tous ces minables criminels, tous ces déchets de l’humanité, tous ceux qui applaudissent des deux mains et ne dénoncent pas ces crimes sont en réalité l’axe du mal. Ils sont tous issus du même moule. C’est vers cet axe du mal que convergent en fait tous les fils qui motivent et animent les gesticulations politiques de ces criminels qui massacrent et tuent à grande échelle balayant d’un revers de la main le droit international et tout ce qui véhicule comme apports et messages humanistes.
S’abritant derrière le droit de se défendre, cette agression barbare et sauvage s’insère dans une logique implacable de l’État sioniste, diaboliser le Palestinien, l’épuiser, le rayer de la carte et le faire disparaître à tout jamais, un rêve chimérique qui ne réalisera jamais !
La trahison des clercs
Autre question qui taraude l’esprit : où sont les intellectuels d’antan qui montaient au créneau à la moindre occasion et défendaient les causes justes, les humbles, les faibles et les désespérés. Zola l’auteur du fameux pamphlet ‘‘J’accuse’’ doit se retourner dans sa tombe.
Où est Jean-Paul Sartre, où sont Maxime Rodinson, François Mauriac, Simone de Beauvoir, Gisèle Halimi et d’autres intellectuels de tous bords qui tous d’une seule voix dénoncèrent les crimes et la torture de l’armée française durant la guerre d’Algérie et la faisant reculer?
Où est passé Picasso qui a réalisé un tableau de l’héroïne algérienne Djamila Boupacha pour la sauver de la guillotine?
Tous ces braves intellectuels étaient guidés par leur conscience, leurs valeurs humaines, leur sens de l’équité et de la justice, leurs convictions, leur combat contre l’injustice. Leur mobilisation en grand nombre a fait avancer beaucoup de choses et a poussé les politiciens de leur époque dans leur dernier retranchement pour les amener à la raison et à revoir leurs copies. Ils furent des génies, des créateurs, des artistes. Ce sont leurs œuvres et leurs travaux qui les faisaient connaître et sortir de l’anonymat. Ils furent l’exemple de l’honnêteté intellectuelle, de la bravoure, du sens de l’éthique.
Mais les temps ont changé. De nos jours, ce sont les plateaux de télévision, les réseaux sociaux et les médias qui font les intellectuels n’ayant d’intellectuels que le nom. Zemmour, Finkielkraut, Glucksmann, Lévy, et beaucoup d’autres illustrent parfaitement ces nouveaux intellectuels de service qui ont trahi l’idéal de leurs prédécesseurs, des révisionnistes, des réactionnaires, des gagne-petit, sans aucune personnalité, sans principes, des serviles, faisant de leur métier un fond de commerce se vendant au plus offrant. On peut citer aussi le petit Kamel Daoud et le petit Boualem Sansal qui ont vendu leur âme et leurs principes à leurs nouveaux maîtres. Quelle honte! Tout comme les politiciens, l’histoire les jugera.
* Médecin algérien au Canada.
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