«Il n’existe aucune loi qui définit les rôles et les pouvoirs des conseils locaux», qui vont être organisées à la fin de ce mois, affirment les signataires d’une pétition appelant à annuler ce scrutin dont ils ne voient aucune utilité dans une Tunisie traversant une crise politique sans précédent.
A l’occasion du lancement officiel samedi dernier de la campagne électorale pour les élections locales, de nombreuses personnalités tunisiennes ont lancé une pétition en ligne pour exprimer leur opposition à la tenue de ces élections, estimant que «le pouvoir continue de mettre en œuvre le projet politique imposé aux Tunisiens», invitant plus de huit millions d’électeurs à élire 279 conseils locaux sur 2 155 circonscriptions électorales le 24 décembre 2023, «sans que ces conseils disposent d’une loi fondamentale définissant leurs rôles et pouvoirs, ce qui est sans précédent dans l’histoire des nations et des peuples».
Les signataires soulignent que ces élections se déroulent dans un contexte de crise politique sans précédent, «après que le pouvoir en place a imposé une orientation autoritaire et répressive à l’égard des opposants, des syndicalistes, des journalistes, des avocats, des intellectuels et de tous les défenseurs de la liberté d’expression, à travers des restrictions, des procès et des arrestations».
Les signataires invitent enfin les Tunisiens à boycotter les prochaines élections locales, les considérant comme «une étape supplémentaire visant à supprimer les institutions de la république démocratique, et considèrent la participation à ces élections comme une contribution à la consolidation du système de répression et d’oppression».
Le 24 décembre, les Tunisiens sont appelés à élire les conseils locaux, qui constituent la base de ce qui deviendra plus tard le Conseil national des régions et districts, ou deuxième chambre du pays. Mais l’Instance supérieure indépendante pour les élections (Isie) redoute un très fort taux d’abstention le jour du scrutin, d’autant que les électeurs semblent avoir la tête, aux prises avec la crise économique, l’inflation, la hausse des prix et les pénuries de certains produits de première nécessité. D’autant aussi que, lors des législatives de 2022, la participation n’a même pas atteint 12% des électeurs inscrits, le plus bas taux jamais atteint par une élection en Tunisie et dans le monde.
I. B.
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