«Silent Storm» de Mira Agdal : entre vapeurs, brumes et éclairs

La Galerie Yosr Ben Ammar, sise à Bhar Lazrag, à La Marsa, présente à partir de demain, jeudi 7 décembre 2023, et jusqu’au 20 janvier 2024, une exposition individuelle de l’artiste Mira Agdal, intitulée «Silent Storm», regroupant des œuvres abstraites inédites de cette artiste affranchie des conventions de la figuration.

Mira Agdal propose une exploration artistique singulière, accompagnée d’une performance artistique immersive. Et à l’étage, la galerie présente également une installation-collaboration entre Yosr Ben Ammar et Hichem Naffati.

Comme le titre l’indique, «Silent Storm» propose une série d’œuvres ayant pour motifs principaux la pluie et la mer, et qui explorent les phénomènes atmosphériques et nous plongent dans une ambiance de disparition.

Mira Agdal observe les cycles dans leur forme naturelle et pure, révélant son intérêt pour les rythmes qui sont des éclairs perceptibles dans les processus naturels du monde.

En cette ère marquée par les changements climatiques, elle est fascinée par toutes les  anomalies météorologiques éphémères : l’accumulation, la dissipation, les vapeurs et les brumes d’orage, moments dont les rythmes  peuvent être tour à tour dynamiques et statiques.

Cette réalité difficile à décrire avec des mots, l’artiste s’efforce de la transmettre à travers l’expérience directe d’impressions fugaces et de nature changeante et éphémère. Sa seule inspiration : la sensation particulière de liberté qui accompagne l’observation quotidienne du ciel. Les œuvres de l’artiste semblent être de l’art abstrait dans sa forme la plus pure, car Mira Agdal tient à se libérer des dictats de la figuration. Et sa création cherche plus à suggérer qu’à représenter complètement les choses. En entrant en relation avec le monde qui l’entoure, l’artiste cherche à communiquer une impression, une émotion, une expérience du réel.

En créant une atmosphère spécifique, similaire à celle qui caractérise la peinture sumi-e asiatique, son art se veut économe en moyens. Pour cela, elle utilise de l’encre noire, de l’acrylique et l’eau  de mer.

Ses œuvres se caractérisent par l’attachement au monochromatisme qui dicte toutes les exigences techniques, l’auteure utilisant de manière réfléchie le blanc du support et une palette de couleurs étroite cherchant ainsi une sorte de limitation qui  permet l’expression unique de ses visions.

La nuance complexe du noir devient un élément de composition  et de son identité.

L’artiste utilise différentes tonalités pour créer la profondeur de son travail. Elle diversifie les compositions avec la force des coups de pinceau, souvent sans possibilité de correction. Ses toiles sont recouvertes de traces lumineuses, de lignes verticales s’estompant,  de formes indéfinies et de taches  entrelacées, résultant du hasard.

Toutes ces techniques visent à souligner l’équilibre fugace et délicat dans la nature.

Le sumi-e exige une forte maîtrise de soi, tout en demandant une grande naturalité et spontanéité. C’est un art de la méditation et du développement intérieur qui  aide à faire émerger certaines caractéristiques de la personnalité, utiles dans  la vie. C’est une recherche constante d’harmonie intérieure et une tentative d’atteindre les fondements de la construction du monde.

Les toiles présentées sont une inspiration pour communier avec la  nature. Elles enchantent par leur tranquillité. Et la force intérieure qui les anime.  

Les couches d’encre, les  ombres impressionnantes ne sont pas simplement une partie de la beauté visuelle mais un dialogue entre l’homme et la nature. 

Mira Agdal se libère dans son art pour revenir à la nature et rappeler ses valeurs. Une beauté indépendante du pouvoir humain, qui perdure malgré l’ingérence extérieure, émergeant  magnifiquement de l’ordre cosmique et de la constante collision des éléments.

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