Mahsati Ganjavi serait née en 1089 à Ganja, aujourd’hui en Azerbaïdjan, où elle est célébrée et où des monuments portent son nom.
De langue persane, contemporaine d’Omar Khayam, elle est l’auteure de quatrains devenus populaires, défiant les interdits de toutes sortes, paraissant comme une féministe avant l’heure. Affirmant ses amours, sa liberté, ses critiques de l’hypocrisie sociale et religieuse. Ses poèmes sont rapportés dans l’énorme anthologie, Majales al-Ushshaq de Sultan Hussein Mirza, Shiraz, 1580-1600.
Comme toute poésie orale, apprise et transmise, il n’est pas exclu qu’on lui ait attribué des vers anonymes. Certains doutent même de son existence.
Après avoir eu les honneurs de la cour, auprès du prince seldjoukide, Sanjar, dont elle aurait été la compagne, malgré son mariage, elle fut sévèrement combattue par les orthodoxes de la foi. Elle serait morte vers 1181.
Tahar Bekri
Hier j’ai vu un homme sur le chemin
Avec le bâton qu’il tenait dans sa main
Il frappait violemment une pauvre femme
Les passants admiraient ce beau souverain
Tu ne peux pas me forcer parce que tu es le roi
Tu ne peux pas me garder par la force de la Loi
Tu ne peux pas enchaîner une chez toi
Une dont les tresses sont une chaîne en soie
On ne peut faire de nous un objet pour le mari
Impossible de nous séquestrer dans une salle de torture
Une femme comme tresse de cheveux hélas
Enchaînée, ne peut être détenue dans une cellule si petite
Remerciements au site Femmes de Lettres.
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