Abir Moussi pourrait être condamnée à une peine allant jusqu’à 10 ans de prison, a déclaré Karim Krifa, membre du comité de défense de la présidente du Parti destourien libre (PDL), ajoutant que le tribunal avait qualifié de «crime» l’objet de la plainte déposée contre elle par l’Instance supérieure indépendante pour les élections (Isie).
S’exprimant vendredi 28 juin 2024 lors d’une conférence de presse à Tunis, Me Krifa a rappelé que la juge d’instruction avait accusé Moussi d’utilisation de données personnelles de tierces personnes, d’entrave au droit au travail et d’agression visant à semer le désordre, alors qu’«elle ne faisait qu’exprimer son avis sur une série des décisions rendues par l’Isie, et ce lors d’une conférence de presse qu’elle a donnée en tant que cheffe d’un parti politique d’opposition», a-t-il expliqué. «Il n’y a eu aucune enquête ni confrontation avec le représentant légal de la commission électorale», a-t-il ajouté.
Me Krifa a, en outre, indiqué que le comité de défense publiera les résultats de l’enquête judiciaire «afin de révéler au public la nature des infractions qui auraient été commises dans cette affaire et de souligner qu’en fait, aucun délit n’a été commis».
«Le but de ce nouveau procès est d’exclure Moussi des élections présidentielles», a-t-il souligné, rappelant qu’elle avait annoncé son intention de présenter sa candidature à ces élections longtemps avant son arrestation début octobre 2023.
Me Krifa a souligné que le comité de défense n’a pas encore eu accès au dossier sur les violations du silence électoral que Moussi aurait commises lors des élections présidentielles de 2019, sachant que la Cour des Comptes s’était appuyée dans son rapport relatif à ces élections sur celui de l’Isie.
«La décision du juge d’instruction a fait l’objet d’un appel devant la chambre d’accusation, qui n’a pas encore rendu son verdict. Malgré cela, le tribunal a rendu deux jugements, l’un en première instance et l’autre en appel», a indiqué l’avocat.
Selon Me Krifa, la précipitation des verdicts vise à imposer des sanctions supplémentaires à Moussi, qui a été condamnée à une amende de 7 000 dinars et invitée à signer ce verdict pour qu’elle ne puisse pas bénéficier d’un extrait de son casier judiciaire.
«Moussi a le droit de se porter candidate [à la présidentielle] tant que son nom n’est pas radié des listes électorales», a-t-il souligné.