Tunisie : dépôt d’un projet de loi pour la protection animale

Le 23 juillet 2024 marque une étape importante pour la protection animale en Tunisie, avec le dépôt d’un projet de loi à l’Assemblée des représentants du peuple (ARP), par le député Chokri Bahri. (Ph. Tunisia Animals Voice).

«Cette initiative législative, si elle est adoptée, pourrait représenter un tournant décisif dans la manière dont les animaux sont traités et protégés dans le pays», commente l’association Tunisia Animals Voice qui porte la voix des animaux des rues tunisiennes… jusqu’à ce que leurs droits soient pris en compte. Elle ajoute : «Le projet de loi vise à établir des normes claires pour le bien-être animal, à renforcer les sanctions contre la cruauté et la négligence, et à promouvoir une culture de respect et de compassion envers toutes les formes de vie.» 

Avec cette proposition, la Tunisie rejoint un mouvement mondial croissant qui reconnaît les animaux non seulement comme des êtres sensibles, mais aussi comme des membres essentiels de notre environnement; nécessitant une protection juridique adéquate. 

L’annonce de ce projet de loi par le député Bahri sur sa page Facebook officielle, et sa diffusion personnelle sur le groupe Tunisia Animals Voice, souligne l’importance de la communication et de l’engagement public dans le processus législatif. 

Cela montre également l’impact que les réseaux sociaux peuvent avoir dans la sensibilisation et le soutien aux causes importantes. 

Le député Chokri Bahri.

«Si le projet de loi est voté, il pourrait non seulement améliorer la vie des animaux en Tunisie, mais aussi servir d’exemple pour d’autres pays du Maghreb cherchant à renforcer leur propre législation sur la protection animale», écrit encore Tunisia Animals Voice, estimant que «ce développement est un rappel puissant que le progrès sociétal peut souvent commencer avec des actions individuelles et des engagements pris par des représentants élus qui ont le courage de défendre les causes qui leur tiennent à cœur.»

La mobilisation de groupes tels que Tunisia Animals Voice pour soutenir cette cause, illustre l’importance accordée à la condition animale et le désir de changement au sein de la société tunisienne.

Cette initiative législative pourrait marquer un tournant décisif, en mettant fin aux pratiques inhumaines telles que les abattages cruels des chiens errants, et en établissant des mesures plus éthiques pour gérer la rage et la surpopulation canine. 

Si elle est adoptée, cette législation pourrait non seulement améliorer la vie des animaux mais aussi refléter une image plus compassionnelle et progressiste de la Tunisie, renforçant ainsi son statut sur la scène internationale en matière de droits des animaux. Il reste à espérer que le projet de loi suscite l’intérêt des élus et trouve le chemin de l’examen, de la discussion et de l’adoption. Mais c’est là une autre affaire, car jusque-là, rares sont les projets de lois proposés par les députés qui ont dépassé le seuil de la bonne intention.

Quant on sait que les supporters de la cause animale sont très minoritaires en Tunisie, on ne peut qu’applaudir l’initiative du député Bahri et lui souhaiter bon courage ainsi qu’aux militants de cette cause, qui sont souvent incompris et parfois même vilipendés.

I. B.