Tunisie : Kaïs Saïed veut donner un coup de pouce aux entreprises communautaires

Kaïs Saïed veut assouplir le cadre réglementaire régissant la location des biens de l’Etat, notamment les terres agricoles, afin de donner un coup de pouce aux entreprises communautaires qui sont au cœur de son projet de relance économique, mais qui ont du mal à démarrer.

Lors de son entretien, lundi 9 septembre 2024, avec le nouveau ministre des Domaines de l’Etat et des Affaires foncières, Wajdi Hedhili, le président de la république a souligné la nécessité de revoir le cadre juridique régissant la location des biens de l’Etat, appelant ce dernier à revoir les lois en question de manière à respecter ce qu’il a appelé «le principe de priorité», concept juridique commun dans les opérations de crédit-bail, selon un communiqué publié par la présidence.

«Ce principe devrait favoriser ceux qui proposent des projets visant à créer des entreprises communautaires génératrices de richesses et qui profitent non seulement à leurs fondateurs mais à la nation entière», souligne le communiqué de la présidence.

Le problème c’est que le système de révision des lois et le temps nécessaire pour leur adoption et leur mise en œuvre s’inscrivent dans la durée sur les plans politique (le texte doit passer par le gouvernement, le parlement et la présidence de la république, avec tous les services intermédiaires que l’on connaît) et administratif (avec une bureaucratie tatillonne qui a l’éternité pour elle), alors que la plupart des entreprises communautaires créées ont besoin d’un coup de pouce effectif, ici et maintenant, afin de démarrer et de commencer à créer des richesses comme l’espère le président.  

On ne sait pas combien de ministres défileront aux palais de Carthage et de la Kasbah avant que la première entreprise communautaire commencera à réaliser des bénéfices et à en distribuer à ses cinquante actionnaires chacune.

Comme quoi les bonnes idées (sur le papier) ne sont pas toujours faciles à mettre en œuvre, quand bien même elles seraient portées par une grande volonté politique, comme c’est le cas des entreprises communautaires que le président Saïed porte à bout de bras…  

I. B.