Le poème du dimanche : ‘‘Je crois en la religion de l’Amour’’ de Mohieddine Ibn Arabi

Né à Murcie, en Espagne musulmane, en 1165, Mohieddine Ibn Arabi est poète, théologien, juriste, philosophe. Sans conteste, il peut être considéré comme une figure majeure de la pensée soufie/mystique et ésotérique en islam.

Célébration de l’Unicité, au plus profond du monde intérieur, son œuvre, dense et riche d’un nombre très important d’ouvrages, n’est pas toujours d’accès aisé, développe un grand savoir religieux et philosophique érudit.

L’influence de Ghazali n’est pas loin, mais Ibn Arabi lui ajoute un souffle poétique fort, beau, tolérant, ouvert et universel.

Il décède à Damas, en 1240.

Tahar Bekri

O colombes dans les moringas et les jujubiers

Soyez douces n’attisez par vos plaintes ma peine

Soyez clémentes ne révélez par vos pleurs

Ma flamme secrète et ma tristesse cachée

Je lui parle au crépuscule et à l’aube

Avec le désir d’un amoureux et la souffrance d’un épris

Les âmes se résonnent dans le bosquet de tamaris

Penchés sur moi avec leurs branches m’achevèrent

M’apportèrent dans la passion et le désir intense

Cruelles épreuves et sensations nouvelles

Comment retrouver Jam’ Muhassabi et Minâ

Comment retrouver celle d’Atl et de Nomaan

Elles tournent autour de mon cœur heure après heure

Avec extase amour et embrassent mes piliers

Comme tourna le meilleur des Messagers

Autour de la Kaâba dont toute Raison est diminuée

Il en embrassa les pierres alors qu’il était discernant

Quelle valeur a le Lieu sacré au rapport du Destin de l’Homme

Combien de vœux et de serments faits pour ne pas qu’elles changent

Mais celle qui disparut fut infidèle à sa croyance

Comme il est étonnant qu’une gazelle voilée

Indique un jujubier en clignant les paupières

Son pâturage est entre côtes et entrailles

Comme son jardin est étonnant au milieu des feux !

Mon cœur est devenu en mesure d’accepter

Toute vue pâturage pour gazelle monastère pour moines

Temple pour idoles Kaâba pour pèlerin

Tables de la Thora Feuillets de Coran

Je crois en la religion de l’Amour où que se dirigent

Ses montures l’Amour est ma religion et ma foi

Tels sont Bishr et Hind et ses semblables

Tels sont Qays et Leyla Mayya et Ghaylan

Traduit de l’arabe par Tahar Bekri

Extrait de ‘‘Turjuman al-ashwaq’’ (L’interprète du désir)

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