La délégation permanente de la Tunisie auprès de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (Unesco) annonce le dépôt officiel du dossier de Sidi Bou Said auprès du Centre du Patrimoine Mondial.
Signé le 28 janvier 2025 par la ministre des Affaires culturelles, Amina Srarfi, le dossier intitulé «Le village de Sidi Bou Saïd : Hub d’inspiration culturelle et spirituelle en Méditerranée», proposé à l’inscription sur la Liste du Patrimoine mondial de l’Unesco, sera soumis, en 2026, à une évaluation technique de la part des organisations consultatives désignées par la Convention adoptée par l’Unesco le 16 novembre 1972 concernant la protection du patrimoine mondial, culturel et naturel.
L’évaluation prendra en compte plusieurs éléments tels que le patrimoine architectural et artistique et les interactions sociales et culturelles spécifiques au célèbre village arabo-andalous surplombant la baie de Tunis.
Portant le nom du saint soufi Abou Saïd Khalaf Ibn Yahya El Tamimi El Beji, Sidi Bou Saïd, village côtier de la rive sud de la Méditerranée, développé à partir du 18e siècle, est perché sur un promontoire surplombant Carthage et le golfe de Tunis, avec des vues panoramiques sur le Cap Bon (Promontoire de Mercure) et les îles Zembra et Zembretta (les Aegimures) au nord-est, ainsi que sur le Cap de Sidi Ali Mekki (Promontoire d’Apollon) au nord.
Réputé pour son aspect architectural où se mêlent le blanc et bleu, ainsi que pour son riche patrimoine culturel et spirituel, le village, est construit sur la colline «Djebel El Manar» (Mont du Phare), autour de la zaouïa du saint soufi, Sidi Bou Saïd, qui choisit ce promontoire au 13e siècle, comme lieu de méditation, de prière et d’enseignement. Après sa mort, ce lieu de recueillement, érigé en mausolée portant son nom, est devenu une destination prisée par les visiteurs de tous horizons.
Au fil des siècles, ce village pittoresque qui s’est construit autour d’un ensemble architectural d’une grande diversité de styles et d’influences, s’est progressivement étendu, avec des résidences secondaires d’été de notables tunisois et des habitations de familles d’agriculteurs et de pêcheurs des environs.
Des monuments religieux, des palais, des espaces publics emblématiques, un réseau de fontaines et des cimetières ont également été construits dont le complexe cultuel de la zaouïa de Sidi Bou Saïd, le palais du Baron d’Erlanger, le palais Lasram et plusieurs sebil (fontaines publiques).
Devenu une source d’inspiration pour les artistes, penseurs, écrivains qui y ont souvent résidé ou séjourné… attirés par l’aura mystique du lieu, sa luminosité, son charme architectural et son panorama exceptionnel, Sidi Bou Said, l’un des premiers sites patrimoniaux de la région à bénéficier, dès 1915, d’un texte juridique reconnaissant son importance historique et culturelle, se distingue des autres villages côtiers méditerranéens tels que la Kasbah des Oudayas au Maroc, Positano en Italie ou Oia à Santorin en Grèce, par un héritage profondément ancré dans des traditions vivantes et des croyances soufies toujours pratiquées, lui conférant ainsi un caractère unique.
D’après Tap.
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