Leïla Bekhti, une figure majeure du cinéma français

Dans ‘‘Ma mère, Dieu et Sylvie Vartan’’, Ken Scott nous plonge dans les années 1960 pour raconter le destin de Roland, un garçon né avec un pied-bot, et la relation fusionnelle qu’il entretient avec sa mère, Esther. Si le film oscille maladroitement entre drame et comédie, un élément se distingue avec éclat : la performance magistrale de Leïla Bekhti.

Djamel Guettala

Leïla Bekhti, née le 6 mars 1984 à Issy-les-Moulineaux, est aujourd’hui une actrice incontournable du cinéma français. D’origine algérienne, elle s’est imposée en quelques années grâce à une palette de jeu riche et une présence à l’écran magnétique.

Elle se fait remarquer en 2006 avec ‘‘Sheitan’’ de Kim Chapiron, mais c’est son rôle dans ‘‘Tout ce qui brille’’  (2010), co-écrit et réalisé par son amie Géraldine Nakache, qui la révèle véritablement au grand public. Son interprétation touchante d’une jeune femme en quête d’un avenir meilleur lui vaut le César du meilleur espoir féminin en 2011. Depuis, elle alterne avec brio entre comédies (‘‘Nous York’’, ‘‘Le Grand Bain’’ ) et drames (‘‘Un prophète’’, ‘‘La Source des femmes’’, ‘‘Les Invisibles’’). Sa voix reconnaissable et son regard intense font d’elle une actrice prisée, que ce soit dans des films en prises de vues réelles ou dans l’animation (‘‘Soul’’ de Pixar).

Mariée à l’acteur Tahar Rahim, elle forme avec lui un couple emblématique du cinéma français et s’engage régulièrement sur des sujets de société.

Une prestation habitée qui sauve un film inégal

Dans ‘‘Ma mère, Dieu et Sylvie Vartan’’, Leïla Bekhti incarne Esther, une mère protectrice et intransigeante, qui refuse de voir le handicap de son fils comme une fatalité. Ce rôle, d’une intensité rare, lui permet de dévoiler toute l’étendue de son talent. Elle y incarne une femme à la fois aimante, autoritaire et parfois étouffante, dont l’amour démesuré pour son fils oscille entre force et vulnérabilité.

Là où le film peine à trouver une tonalité cohérente, naviguant maladroitement entre drame poignant et comédie parfois forcée, Bekhti, elle, reste d’une justesse implacable. Son regard puissant, sa diction maîtrisée et son investissement total donnent une profondeur inédite à un personnage qui aurait pu tomber dans la caricature.

Une actrice qui transcende ses rôles

Si le film laisse une impression contrastée, entre une mise en scène convenue et un scénario parfois trop prévisible, il bénéficie de la présence magnétique de Leïla Bekhti. Comme dans ses précédents rôles marquants, elle insuffle à son personnage une sincérité bouleversante, rendant chaque scène où elle apparaît inoubliable.

Avec ‘‘Ma mère, Dieu et Sylvie Vartan’’, elle confirme une fois de plus qu’elle est l’une des actrices les plus talentueuses et les plus incontournables du cinéma français. Plus qu’un simple rôle, elle porte le film à bout de bras, prouvant qu’un jeu habité peut parfois compenser les faiblesses d’un scénario.

Donnez votre avis

Votre adresse email ne sera pas publique.

error: Contenu protégé !!