Tunisair menacée de procédures judiciaires pour indemniser ses clients lésés

Dans un communiqué de presse publié le 9 juin 2025, et que nous reproduisons ci-dessous, MTA Conseil, une entreprise française spécialisée dans la défense des droits à indemnité des passagers aériens victimes de retards, annulations et modifications de vols, déplore l’«exiguïté de la flotte» et sa «mauvaise gestion de l’existant».

L’exiguïté de la flotte de Tunisair pose en soi de sérieuses difficultés. Mais quand s’y ajoutent des soucis graves de gestion de la flotte opérationnelle, l’affaire tourne vite au fiasco.

Le «Tunis Paris du milieu d’après-midi» (TU722), énième épisode : le 8 juin, l’appareil devait quitter Tunis à 15h35 pour se poser à Orly à 19h00. Appareil affecté au vol : un A330-200.

Problème numéro 1 : le centre opérationnel du transporteur décide d’affecter ce même appareil à la fois à la rotation Tunis-Lyon-Tunis (départ de Tunis à 7h15) et à la rotation Tunis Rome-Tunis (départ de Tunis à 7h50). Impossible à tenir, évidemment. Et la magie n’opéra pas. Lyon fut «protégé» (comme il est dit dans le jargon) et les passagers romains subirent un retard de 6h30.

Problème numéro 2 : les passagers du Tunis-Paris ne se doutaient de rien et se sont sagement enregistrés dès 13h35 pour un départ prévu 2h plus tard. Oui mais… à 14h45, l’avion quittait Tunis pour Rome !

Problème numéro 3 : on pourrait se demander pourquoi un autre appareil n’a pas été affecté à cette rotation Tunis-Paris-Tunis ? Tout simplement parce que le nombre de passagers à transporter exigeait un gros-porteur, que Tunisair n’en a que 2 et que le second est en maintenance lourde dans un centre spécialisé français (Châteauroux) depuis près de 2 mois…

Problème numéro 4 : notre fameux vol Tunis-Paris ne décolla qu’à 20h45 (5h10 de retard), trop tard pour se poser à Orly (qui ferme ses pistes quotidiennement à 23h30), ce qui rendit nécessaire de le dérouter à CDG.

Autre vol, autres anomalies : le vol Marseille-Tunis TU931 du 29/05/25, départ prévu 10h05. Seuls les passagers les plus attentifs à leur boîte mail auront pu le prendre :

Episode 1 : à J-6, le départ est avancé à 8h35.

Le jour J, à minuit pile, ils sont informés du report à 16h20.

Toujours en pleine nuit, à 5h00, ils apprennent le report du départ au lendemain (le 30/05) à 1h00 !

Dans un cas comme dans l’autre, le manque d’appareils opérationnels est en cause. Les difficultés financières clouant quantité d’avions au sol, faute de pièces de rechange, est un argument qui peut s’entendre. Jusqu’à ce que l’on apprenne (La Presse, article du 30 avril) que le montant des loyers versés par Tunisair pour les locations d’avions s’est élevé à pas moins de 8,3 millions € pour le seul 1er trimestre 2025. Un montant en très nette hausse, boosté par les locations courtes aux compagnies lituaniennes et par les affrètements ponctuels auprès du concurrent Nouvelair.

En attendant, le Paris-Tunis (retard de vol) comme le Marseille-Tunis (modifications horaires de vol) sont indemnisables, pour chacun de leurs passagers, à hauteur de 250 €, sur le fondement des réglementations du Parlement européen et du Conseil (lesquelles s’appliquent à tous les vols Tunisair partis d’Europe).

* * *

Pour rappel, MTA Conseil est spécialisée dans la défense des droits à indemnité des passagers aériens victimes de retards, annulations et modifications de vols. 

Cette activité l’amène à assigner en justice les transporteurs aériens les plus réfractaires au respect des réglementations en vigueur, ces procédures allant parfois jusqu’à la condamnation des transporteurs et l’exécution forcée des jugements.  

Les tribunaux judiciaires français les plus fréquemment saisis par ses soins, au nom et pour le compte des passagers, sont ceux de Paris, Ivry/Seine, Martigues, Villeurbanne, Nice et Bordeaux.

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