Nina S. a grandi dans le tumulte et la fougue d’une jeunesse ivoirienne vibrante. Lycée, amitiés passionnées, caprices et choix irréfléchis : son adolescence ressemble à un feu de joie, éclatant et fugace, qu’elle traverse sans mesurer les conséquences. Mais la vie, fidèle à ses rendez-vous imprévus, impose ses épreuves. La rencontre avec Yannick, homme tendre et attentif, bouleverse l’univers de Nina. Avec lui, elle rêve d’amour, de stabilité et de famille. Ce roman plonge le lecteur au cœur d’une exploration intime, où chaque émotion, chaque décision pèse et transforme l’existence.
Djamal Guettala
‘‘L’Or Rouge, 9 mois comme 9 jours’’, premier roman de Pélagie Djadou, raconte ce passage intense entre adolescence et âge adulte avec une profondeur rare. Face à un dilemme universel — rester prisonnière du passé ou saisir une existence nouvelle —, Nina traverse tristesse, inquiétude et prières. Chaque obstacle devient un apprentissage, un test de résilience et de maturité. La narration dépasse la romance : elle questionne la capacité de chacun à se réinventer, à assumer ses choix et à construire sa vie. Les épreuves de Nina ne sont pas seulement des obstacles, mais des miroirs dans lesquels chaque lecteur peut se reconnaître.
Le titre, poétique et symbolique, frappe l’imagination : neuf mois, le temps d’une gestation; neuf jours, le temps d’un bouleversement fulgurant. Pélagie Djadou joue avec le temps et l’intensité des émotions, rappelant que certaines expériences, brèves mais profondes, peuvent transformer toute une vie. L’auteure explore la notion de temporalité intérieure : combien de jours suffisent pour changer un destin ? Combien de moments, pourtant brefs, laissent une empreinte indélébile dans l’âme ? À travers ce récit, la Côte d’Ivoire devient plus qu’un cadre géographique : elle est le souffle qui porte les personnages, l’arrière-plan vivant d’un apprentissage intime.
Un équilibre entre rigueur et douceur
Née à M’bengué, dans le nord de la Côte d’Ivoire, et originaire de Bongouanou, dans le centre-est du pays, Pélagie Djadou a grandi dans un foyer chaleureux. Son village, Ahorosso, surnommé «petit Paris», a nourri son imagination et sa curiosité. Son père était vétérinaire, sa mère femme au foyer : un équilibre entre rigueur et douceur. Formée aux langues étrangères, elle s’est orientée vers le commerce et a exercé dans diverses entreprises, cultivant discipline et persévérance. Ces qualités transparaissent dans son écriture : personnages fouillés, émotions analysées avec finesse, dilemmes existentiels portés avec justesse. Son leitmotiv, «l’amour du travail bien fait», se lit en filigrane dans chaque page, révélant une maîtrise rare pour un premier roman.
Le récit de Nina est construit avec une attention minutieuse aux détails psychologiques. Chaque pensée, chaque geste, chaque hésitation est scrutée, analysée avec une sensibilité fine qui rend les émotions tangibles. Les dialogues, toujours justes, révèlent les fragilités et les forces de l’adolescente. La manière dont l’auteure décrit la vie quotidienne en Côte d’Ivoire — entre traditions, amitiés sincères, moments festifs et instants de solitude — confère au roman une authenticité qui touche le lecteur. Le quotidien devient poétique, et les choix de Nina résonnent universellement.
Préfacé par Hervé Ayemèné, écrivain et vice-président de l’Association des Écrivains de Côte d’Ivoire (Aeci), et publié par EQ Capallfranges, ‘‘L’Or Rouge, 9 mois comme 9 jours’’ est un premier roman prometteur. Le préfacier souligne l’importance de cette œuvre dans la littérature ivoirienne contemporaine et son potentiel à faire voyager le lecteur au-delà de la Côte d’Ivoire, dans l’universalité des émotions et des questionnements sur la vie et l’amour.
Feu de jeunesse et quête de soi
Sensibilité et profondeur caractérisent ce roman. Il décrit avec justesse l’adolescence, les choix de vie et la responsabilité affective, tout en explorant la capacité de chacun à se relever, à pardonner et à se réinventer. Nina S. devient le miroir de chaque lecteur, invitant à réfléchir sur ses erreurs, ses désirs et ses possibles recommencements. Entre feu de jeunesse et quête de soi, ce premier roman est une ode à l’amour, à la résilience et à l’intensité d’un parcours intérieur magnifiquement raconté.
‘‘L’Or Rouge, 9 mois comme 9 jours’’ n’est pas seulement une lecture : c’est une expérience, un voyage littéraire et émotionnel qui marque durablement par la justesse de ses personnages, la richesse de ses émotions et la maîtrise d’une autrice qui sait capter l’essence de l’adolescence et de la maturation humaine dans un contexte ivoirien vibrant et authentique.
Donnez votre avis