Kotouf, Festival des littératures du sud, qui se tient les 16 et 17 octobre 2025, et l’Alliance Française de Djerba présentent l’exposition ‘‘Berbérités Djerba’’, une exposition de Pierre Gassin, photographe français qui réside et travaille à Kerkennah, où il possède sa galerie. L’exposition se déroulera du 17 octobre au 16 novembre 2025.
A travers l’exposition ‘‘Berbérités’’, qui continue de s’enrichir au fil des jours, Pierre Gassin montre les influences berbères à Kerkennah, et maintenant à Djerba.
«Une culture n’évolue pas seule, isolée, mais se nourrit d’un environnement plus large, de rencontres, d’échanges comme de traditions millénaires. Berceau de la berbérité, le sud Tunisien s’est enrichi de tellement de cultures différentes que c’est devenu la particularité de tout le pays, sa profondeur, son exemplarité ! », lit-on dans la présentation de l’exposition.
Une narration djerbienne de la berbérité
L’exposition ‘‘Berbérités Djerba’’ détecte à travers l’objectif les origines des différentes influences, en quête de découvertes des structures sociales d’antan. Elle «propose des notes photographiques sur les symboles et gestes du quotidien témoignent de spécificités communes à quelques villages et villes du sud Tunisien : les grandes richesses de traditions, de spiritualité et de tolérance, à Medenine, Ghomrassen, Chenini, Zammour et Tamezret…», explique Pierre Gassin.

Résident à Kerkennah, le photographe a pris le temps de développer sa démarche à cet archipel riche en vestiges et dont les habitants perpétuent des rites et des habitudes sociales communautaires. «Il manquait alors une narration djerbienne pour terminer en beauté ce cycle certes non exhaustif mais qui refait germer certaines valeurs si humaines et natures ! Montrer ces images encadrées et hors contexte permet de prendre le temps d’observer les signes et gestes avec plus d’attention, et peut provoquer une réflexion sur le présent.» Cette quête de signes et de sens, cette exposition l’illustre, tout en y intéressant surtout les jeunes tunisiens qui peuvent ainsi redécouvrir le patrimoine immatériel riche de leurs ancêtres.
Adéquation et harmonie avec la nature
En marge de l’exposition, des professeurs, des groupes d’élèves et des étudiants viendront à des visites commentées, puis à des débats sur ce qui persiste des cultures des origines.
«Par ces discussions, nous espérons faire prendre conscience, responsabiliser et impliquer la jeunesse dans une vie en adéquation et harmonie avec la nature à l’instar de leurs ancêtres», explique encore le photographe. Il ajoute : «Dans un monde contemporain qui subit des bouleversements climatiques et sociétaux, il est salvateur de mieux comprendre les pratiques communautaires ancestrales et remettre la nature au centre de la vie citoyenne, avec écoute et respect.»

D’ailleurs, dans un but pédagogique, les organisateurs ont prévu un concours intitulé ‘‘Traces berbères’’ destiné pour tous les élèves de Djerba, le but étantde mettre en exergue les valeurs profondes et ancestrales comme le lien constant avec la nature, les biens communautaires partagés, et le matriarcat. «Ces valeurs simples permettent souvent de mieux appréhender le monde actuel», estime Pierre Gassin.
La douceur de vivre méridionale
Pierre Gassin est un vieux routier de l’art photographique. Après avoir créé et dirigé pendant 22 ans le Centre de formation professionnel et la galerie d’art Iris à Paris, ce méditerranéen convaincu a décidé de s’établir en Tunisie, où il aime retrouver la douceur de vivre méridionale.
De Djerba à Tunis, il a été profondément marqué par ses 8 ans passés à Sfax. Il y a d’ailleurs créé le Palais de la Photographie, dans le cadre de Sfax, capitale de la culture arabe. Après avoir organisé des expositions collectives avec les jeunes sfaxiens.
Il a créé aussi les Editions 55, Kerkennah, l’île où il réside depuis quelques années et qui est une source inépuisable d’inspiration.
On lui doit plusieurs ouvrages: ‘‘Tunisiennes et Saveurs des Terroirs’’, ‘Infiniment Khroumirie’’, ‘‘Felouques’’, un recueil de poèmes d’Ahlem Ghayaza accompagnés de ses photographies, ‘‘Dar & Borj’’, un livre piloté par Aida Zahaf, avec ses photographies.
I. B.


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