L’Agence de réhabilitation et de rénovation urbaine (Arru) est prête à lancer la deuxième génération du Programme national de réhabilitation des quartiers populaires (PNRQP) d’ici fin 2023, pour un coût total estimé à 600 millions de dinars (MDT), provenant de prêts de l’Agence française de développement (AFD) et de la Banque européenne d’investissement (BEI) et d’une subvention de 50 MDT de l’Union européenne (UE).
L’objectif du programme – qui couvrira 160 quartiers populaires dans 98 municipalités à travers les 24 gouvernorats du pays – est de répondre aux besoins en infrastructures, services et équipements des Tunisiens vivant dans ces zones mal desservies, tout en empêchant l’émergence d’habitats informels.
Dans sa phase initiale, le programme a ciblé de nombreux quartiers populaires tunisiens, dont le celui de Bouakroucha, délégation de Mhamdia, gouvernorat de Ben Arous.
Depuis 2017, l’Arru a réalisé d’importants travaux routiers, l’intégration du réseau d’assainissement et l’installation d’éclairage dans le quartier.
Des décennies de marginalisation
Ces efforts visaient à offrir à la population locale des conditions de vie dignes, tout en respectant le principe d’équité entre les différentes couches démographiques.
L’Arru a également réalisé des projets de construction à Bouakroucha, notamment des installations sportives, des zones de loisirs, des bureaux des services administratifs régionaux et des zones de développement économique. Naceur Bouguerra, secrétaire général de la municipalité de Mohammedia, a souligné que Bouakroucha avait enduré des décennies de marginalisation. Il a attribué aux interventions de l’Arru la revitalisation du quartier et l’amélioration de la qualité de vie. «Aujourd’hui, les citoyens vivent dans un quartier bien équipé et doté d’un environnement sain», a-t-il souligné.
Outre le développement des infrastructures, l’Arru s’est concentrée sur des projets favorisant l’autonomisation économique des habitants de Bouakroucha. L’implantation d’une unité industrielle, Manufacture Textile Mhamdia, louée à une entreprise allemande spécialisée dans l’habillement et le textile, employant 118 salariés, dont 90% de femmes, témoigne de l’engagement de l’Arru dans cette démarche plurielle. «Ce projet vise non seulement à créer des emplois, mais aussi à générer des revenus pour la communauté. En effet, l’entreprise allemande loue cette usine pour 75 000 dinars par an», a expliqué le secrétaire général de la municipalité de Mohammedia.
Christine Norman, responsable de l’unité, a déclaré que le projet emploie actuellement 150 personnes, pour la plupart des femmes. «Ces femmes vivent à proximité immédiate de l’usine textile, elles n’ont donc pas besoin d’utiliser les transports en commun», souligne-t-elle.
Pour Ibtissam, 44 ans, le transport était un obstacle majeur qui entravait depuis longtemps ses perspectives d’emploi. La proximité de l’usine textile avec son domicile, à seulement cinq minutes de trajet, et la proximité de l’école de ses enfants ont fait de l’intégration sur le marché du travail une décision facile.
Réhabilitation de logements pour 200 familles
Le projet de réhabilitation du quartier de Bouakroucha s’inscrit dans la première génération du Programme national de réhabilitation des quartiers populaires, mis en œuvre sur une période de trois ans. Destiné à près de 10 000 habitants de ce quartier, le projet comprend le développement des infrastructures routières, de l’assainissement, de l’éclairage public et la création d’espaces sportifs et récréatifs.
L’Arru a également lancé la 3e phase de cette initiative qui consiste en la réhabilitation de logements pour 200 familles vulnérables pour un coût de 400 000 dinars.
Quant au coût total des interventions dans le quartier, estimé à 4,5 MDT, celles-ci ont été financées par le gouvernement tunisien en collaboration avec des bailleurs de fonds internationaux comme l’UE v et l’AFD, sous forme de prêts, comme l’explique Mohamed Salah Boualagui, chef de projet de l’Arru pour le gouvernorat de Ben Arous.
D’après Tap.
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