Ridha Gabouj : «Le manque d’eau en Tunisie reste préoccupant»

«La situation de l’eau en Tunisie est inconfortable, mais nous espérons surmonter la période de pointe de demande grâce au mécanisme des coupures et à la conscience publique de l’importance de la rationalisation de la consommation.»

C’est ce qu’a déclaré le secrétaire d’État auprès du ministre de l’Agriculture chargé des ressources hydrauliques, Ridha Gabouj, dans un entretien avec l’agence Tap, publiée vendredi 5 avril 2024, ajoutant que les professionnels du secteur agricole commencent à ressentir l’impact du manque de pluie et donc la nécessité d’irriguer les grandes cultures, notamment les céréales, tout en relevant que les indicateurs de la saison agricole semblent prometteurs.

Gabouj a souligné que ce manque est ressenti malgré les pluies importantes que le pays a connues ces derniers mois, qui ont eu un impact positif sur les pâturages, les cultures pluviales et la campagne céréalière, ajoutant que son département donnera la priorité à l’approvisionnement en eau potable, sans toutefois abandonner l’irrigation des céréales.

Le responsable a confirmé que les apports d’eau dans les barrages en Tunisie sont plus élevés qu’à la même période en 2023 d’environ 300 millions de mètres cubes et près du double du volume disponible au cours de la même période de l’année dernière.

A la date du 4 avril 2024, les réserves des barrages tunisiens s’élevaient à environ 860 millions de mètres cubes d’eau, et ces ressources constituent environ 37,2% de la capacité de ces barrages.

Gabouj a souligné que la réserve varie d’un barrage à l’autre, et que les barrages les plus importants, tels que Sidi El-Barrak a atteint un taux de remplissage d’environ 50% et celui de Sidi Salem 40%.

La réserve du barrage de Sejnane est meilleure que l’année dernière, tandis que celui de Sidi Salem enregistre une réserve d’environ 580 millions de mètres cubes d’eau, soulignant qu’il a bénéficié de l’eau restante de l’année dernière.

Le manque de pluie et les années de sécheresse successives depuis 2016 ont affecté les ressources en eaux souterraines alimentées par les précipitations, ce qui a entraîné une baisse de la nappe phréatique, a aussi averti M. Gabouj, ajoutant que le ministère de l’Agriculture donnera la priorité à un approvisionnement adéquat en eau potable au cours de l’été 2024, sachant que la situation au cours de l’été dernier a été très difficile.

Pour assurer l’approvisionnement en eau l’été dernier, il a fallu exploiter certains barrages pour la première fois depuis 10 ans et puiser dans les ressources disponibles pour fournir de l’eau aux citoyens. Gabouj a conclu en disant : «Nous voulons garantir que l’approvisionnement en eau cet été sera meilleur que l’année dernière, mais tout dépend désormais de l’économie d’eau et du changement de comportement en matière de gestion de l’eau ».

I. B.

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