Al-Ahly, basé au Caire, et l’Espérance, à Tunis, comptent parmi les clubs les plus titrés de l’histoire de la principale compétition des clubs en Afrique, la Ligue des champions de la Confédération africaine de football (CAF).
Al-Ahly a atteint la finale à plusieurs reprises et compte 11 titres, ce qui en fait le club le plus titré de l’histoire de la compétition. De même, l’Espérance a remporté le titre à 4 reprises.
Ces succès ne sont pas le fruit du hasard. Les deux clubs disposent d’une puissance financière, de systèmes de gestion efficaces et d’une large base de supporters. Ces facteurs améliorent non seulement leurs performances en compétition mais influencent également leurs décisions stratégiques au niveau de la CAF.
Les spécialistes de la politique et de la gestion du sport ayant effectué des recherches sur le sport en Afrique du Nord et dans les régions arabes estiment que la domination de clubs comme Al-Ahly et l’Espérance trouve son origine dans divers facteurs incluant l’histoire et la culture des clubs, leur base de fans, leur soutien financier et politique et la force de leurs ligues nationales. Ces clubs disposent de certaines des meilleures infrastructures d’Afrique et leurs modèles de développement du football se concentrent davantage sur les ligues locales.
Cette approche contraste avec le modèle dominant des clubs et académies africains, qui dépendent de l’exportation de joueurs, ce qui affecte leurs performances dans les tournois des ligues africaines de football. Le Nigeria, l’Afrique du Sud, le Congo et le Cameroun font exception.
Al-Ahly : le «club du peuple»
Al-Ahly est basé au Caire, la capitale égyptienne, et est souvent qualifié de «club du peuple». Il a été fondé le 24 avril 1907.
Le club a remporté la Premier League égyptienne 43 fois et la Coupe d’Egypte 39 fois. Au niveau continental, il est le recordman de la Ligue des Champions de la CAF, l’ayant remportée 11 fois. Le succès du club repose sur un solide soutien organisationnel, de vastes installations de formation et une importante base de fans.
Le budget d’Al-Ahly est l’un des plus élevés d’Afrique, estimé à environ 2,54 milliards de livres égyptiennes (environ 100 millions de dollars). Le club est capable d’investir dans des opérations et des installations.
Les matchs à domicile du club se jouent au Stade international du Caire, d’une capacité de 75 000 places, ce qui en fait l’un des sites sportifs les plus grands et les mieux équipés de la région. Il compte actuellement 19 joueurs actifs dans leurs équipes nationales respectives, dont des joueurs représentant l’Égypte et d’autres pays.
L’Espérance : club phare du football africain
L’Espérance a émergé pendant une période de lutte nationale contre le protectorat français, devenant un symbole de l’identité et de la résistance tunisiennes. Le club a remporté 30 fois le titre de champion de Tunisie. Les couleurs du club, rouge et or, sont emblématiques du sport tunisien. Sur la scène africaine, l’Espérance a remporté quatre fois la Ligue des Champions de la Caf, affirmant ainsi son statut de club phare du football africain.
Contrairement à son adversaire en finale de cette année, l’Espérance dispose d’un budget plus modeste, reflétant la situation économique actuelle de la Tunisie. Depuis la chute du régime de Ben Ali en 2011, qui obligeait auparavant les entreprises nationales à sponsoriser des clubs sportifs, les entreprises publiques et privées sont désormais plus réticentes à soutenir financièrement les clubs de football.
Malgré cela, le club bénéficie d’investissements substantiels dans ses installations et ses opérations pour maintenir des standards compétitifs dans les compétitions nationales et continentales.
L’Espérance évolue au Stade Olympique de Radès, qui offre une capacité d’accueil importante et des installations modernes propices à la performance sportive de haut niveau.
Les leçons à tirer
Les équipes du continent ont beaucoup à apprendre d’Al-Ahly et de l’Espérance.
Le succès de ces deux clubs est le résultat d’une planification méticuleuse, d’investissements dans les infrastructures, d’un championnat national solide et d’une base de supporters dévoués. L’Égypte et la Tunisie, à l’instar du Maroc et de l’Algérie, sont connues pour leurs championnats nationaux solides avec des clubs compétitifs en première division et en division inférieure.
Chaque club possède une forte identité locale, contribuant à la rivalité entre les clubs de leurs pays respectifs.
Leur modèle de football se concentre sur la formation de talents locaux pour renforcer leurs ligues nationales et leurs équipes nationales.
De plus, les clubs égyptiens et tunisiens sont des destinations pour de nombreux joueurs africains de haut niveau qui voient ces ligues comme un tremplin vers des contrats plus lucratifs en Europe ou comme offrant de meilleures conditions pour les contrats professionnels que dans leur pays d’origine.
Le développement des ligues dans la péninsule arabique, notamment la Qatar Stars League et la Saudi League (RSL), qui permet aux clubs de recruter jusqu’à huit joueurs étrangers, attire également les meilleurs talents du football africain.
Il s’agit d’un modèle éprouvé que d’autres équipes peuvent reprendre et modifier en fonction de leur situation et construire leur propre succès. L’équipe sud-africaine Mamelodi Sundowns a récemment remporté des succès considérables avec une approche similaire.
La finale de la Ligue des champions de la CAF entre les deux clubs nord-africains, Al-Ahly du Caire et l’Espérance de Tunis, sera une nouvelle occasion de célébrer le football africain. Le vainqueur de la compétition remportera une prime de 4 millions de dollars, tandis que le finaliste recevra 2 millions de dollars.
Pour les clubs nord-africains, c’est une nouvelle occasion d’afficher leur domination sur les ligues africaines de football.
Traduit de l’anglais.
Source: The East African.