Tunisie : Des sous à débloquer pour préparer la rentrée scolaire 2024-2025

Les Tunisiens aimeraient entendre la ministre de l’Education, Salwa Abassi, et sa collègue des Finances, Sihem Nemsia Boughdiri, à propos des ressources financières qu’elles entendent mobiliser d’ici la prochaine rentrée scolaire pour appliquer les recommandations présidentielles visant à régler les problèmes chroniques et toujours en suspens de l’éducation nationale. 

En recevant, vendredi 2 août 2024, au palais de Carthage, la ministre de l’éducation, Salwa Abassi, le président de la République, Kaïs Saïed a souligné la nécessité de trouver une solution définitive pour les enseignants suppléants, ainsi que pour les conseillers d’application et agents de laboratoire.

Pour le chef de l’Etat, il s’agit de s’appuyer sur des critères clairs qui garantissent les droits de ces derniers et mettent fin aux nombreuses situations tragiques qui n’en seraient pas arrivées là si cette question avait été abordée auparavant d’une manière claire et définitive, selon le communiqué publié par la présidence de la république à l’issue de la rencontre.

Cette rencontre a également porté sur la question de l’entretien des établissements éducatifs, en particulier la disponibilité des fonds alloués, et la volonté des citoyens de contribuer à la maintenance des milliers d’écoles, de collèges et de lycées que compte la république.

Saïed a appelé à la nécessité de préparer dès à présent la rentrée scolaire et d’assurer la sécurité des élèves dans le milieu scolaire et aux abords des écoles et des lycées, ainsi que leur transport, en soulignant que l’acquis le plus important de la Tunisie reste l’éducation et que les ressources humaines sont sa plus précieuse richesse. L’éducation nationale demeure le rempart contre toutes les formes de terrorisme et de déviation, et elle doit être accessible à tous d’une manière équitable.

Sur le plan des principes, personne ne peut contredire le chef de l’Etat, ni développer une opinion contraire à la sienne, notamment concernant ce secteur vital de l’éducation.

Salwa Abassi.

Reste que la solution définitive pour les enseignants suppléants, les conseillers d’application et les agents de laboratoire, ainsi que celui de l’entretien des établissements éducatifs vétustes et manquant souvent des infrastructures élémentaires nécessaires ou encore du transport sécurisé des élèves… La solution de tous ces problèmes chroniques requiert des moyens financiers dont ne dispose ni la ministre de l’Education (dont 90% du budget est dépensé pour payer les salaires) ni de sa collègue des Finances, qui, on l’a comprend et compatit avec elle, a les yeux rivés sur des finances publiques exsangues n’autorisant pas des dépenses supplémentaires fussent-elles de première urgence.

C’est pourquoi nous aimerions entendre Salwa Abassi et Sihem Nemsia Boughdiri sur les ressources qu’elles entendent mobiliser pour appliquer les recommandations présidentielles et faire en sorte qu’elles ne soient pas des paroles en l’air. La balle est donc dans leur camp, et elles ont jusqu’au 15 septembre prochain, date de la rentrée scolaire, pour nous montrer ce qu’elles sont capables de faire à propos de tous ces sujets. 

Vont-elles s’entendre sur une rallonge budgétaire? Vont-elles réduire les dépenses et notamment la masse salariale? Vont-elles attendre une manne qui tomberait du ciel?

Souhaitons-leur, et souhaitons-nous, bonne chance !

I. B. (avec Tap).