La Tunisie et l’éternel combat contre le gaspillage alimentaire

Cela fait des années que nos chers ministres nous rebattent les oreilles par la nécessité de mettre en œuvre une stratégie nationale pour réduire le gaspillage alimentaire. Les ministres se succèdent à un rythme de plus en plus rapide et les mêmes paroles sont répétées à l’envi sans que l’on commence à voir ne fut-ce que les prémices de cette stratégie. C’est comme si l’on cherche à nous endormir en nous faisant admettre que la rareté de certains produits et la hausse vertigineuse des prix sont dues, non pas à la mauvaise gouvernance des autorités publiques, mais à nos mauvais comportements, nous autres consommateurs.   

Toujours prêt à nous servir du réchauffé, le ministère du Commerce et du Développement des exportations a cru pouvoir nous annoncer, encore une fois, comme si cela ne l’avait pas été déjà fait plusieurs fois auparavant, le lancement (sic !) des travaux relatifs à la «Stratégie nationale de réduction du gaspillage alimentaire en Tunisie». Et on est censé s’en féliciter et même applaudir, alors qu’on est presque certain qu’il y aura, dans un an ou deux ou trois, un nouveau lancement des mêmes travaux pour la réalisation de la même «stratégie» qui ne verra peut-être jamais le jour ou qu’une fois mise sur papier, elle restera dans les tiroirs de ces chers ronds de cuir de l’administration publique.

Comme on est encore aux préliminaires, le ministre Samir Abid nous a appris, lors d’une réunion au siège de son ministère, que ladite stratégie sera élaborée en collaboration avec l’Institut national de la consommation (INC) et l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), sous la supervision d’un comité de pilotage réunissant les ministères concernés, les organismes administratifs et les organisations de la société civile.

Le gaspillage alimentaire représente un grave défi social, économique et environnemental, engendrant des pertes importantes pour l’économie nationale, l’épuisement des ressources naturelles et une augmentation des émissions de gaz à effet de serre, a souligné M. Abid, en insistant sur la nécessité de développer de nouvelles approches et de nouveaux mécanismes grâce à une stratégie globale, appuyée par un plan d’action concret et un plan de communication inclusif visant à sensibiliser tous les groupes sociaux, tout en utilisant des outils de communication modernes.

Le ministre a également exprimé l’espoir que cette initiative contribuera à modifier les comportements liés au gaspillage alimentaire, du niveau des ménages à celui de la communauté au sens large, en le transformant en une préoccupation économique, sociale et environnementale fondamentale, intégrée aux pratiques quotidiennes.

I. B.

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