Le directeur général de la qualité, du commerce intérieur, de l’artisanat et des services au ministère du Commerce, Yasser Ben Khalifa, a déclaré que la Tunisie produit 8 millions de bouteilles d’eau minérale par jour, réparties sur 28 unités de mise en bouteille, tandis que la consommation quotidienne dans le pays est estimée à 10 millions.
Intervenant dans un entretien téléphonique dans la Matinale de Shems FM, aujourd’hui, jeudi 22 septembre 2022, Yasser Khalifa a affirmé le stock stratégique d’eau minérale dont dispose la Tunisie s’élève à 50 millions de bouteilles, soit donc la consommation de 5 jours, ajoutant que les services de contrôle du ministère du Commerce ont pu, au cours du mois de septembre, saisir 150 000 bouteilles d’eau minérales qui étaient stockées dans des entrepôts illégaux dans diverses régions du pays, et notamment dans le Grand-Tunis.
Interrogé sur la pénurie des bouteilles d’eau minérale observée ces derniers temps en Tunisie, Ben Khalifa en l’a principalement attribué aux phénomènes de monopole et de spéculation auxquels certains ont eu recours suite à la hausse estivale des températures, expliquant que le manque d’eau minérale, notamment dans les grands espaces commerciaux, s’explique par le non-paiement de leurs dettes auprès des usines de mise en bouteille, ce qui a poussé ces derniers à approvisionner les grossistes et les distributeurs.
Le manque de plastique pour la fabrication de bouteilles et le retard dans l’importation de ce produit en raison des perturbations d’approvisionnement dans le marché mondial ont, également, contribué à la pénurie d’eau minérale, a encore expliqué Yasser Ben Khalifa.
Ce diagnostic montre que la Tunisie doit améliorer ses capacités de production de bouteilles d’eau minérale pour suivre l’évolution de sa consommation, revoir à la hausse son stock stratégique en cette matière et lutter plus efficacement contre les fléaux de la spéculation et du monopole que le président dénonce sans cesse sans que l’Etat ne parvient à en venir à bout, malgré l’existence de textes de lois promulgués à cet effet.
La Tunisie doit aussi, et avant tout, améliorer la qualité de l’eau de robinet, qui laisse beaucoup à désirer, et pas seulement en raison de son goût douteux. Mais pour cela, il faut que le pays soit doté d’un vrai gouvernement qui élabore des plans et des stratégies et se donne les moyens de leur mise en œuvre. Ce qui est malheureusement loin d’être le cas depuis la chute de l’ancien régime en 2011. C’est comme si, depuis cette dates, les bons gestionnaires publics ont cédé la place en Tunisie à des ronds de cuir irresponsables et incompétents.
I. B.
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