«Oummok Sannafa» (la cuisinière), sobriquet dont Kaïs Saïed affuble les agences internationales de notation, a frappé une nouvelle fois… la Tunisie, rendant encore plus difficile sa sortie de la crise financière où ne cesse de l’enfoncer son président de la république, dont l’ignorance des arcanes de l’économie n’a d’égal que l’obstination dans l’erreur.
Le retard enregistré dans l’approbation finale d’un nouveau programme de financement avec le Fonds monétaire international (FMI) est de nature à exacerber davantage les risques de financement extérieur de la Tunisie et d’éroder ses réserves de change, a estimé l’agence de notation américaine Moody’s, puisque c’est d’elle qu’est venu le dernier coup.
Ce retard accroîtra également, le risque de dégradation de la notation souveraine de la Tunisie qui est actuellement de Caa1 et sous examen en vue d’une dégradation, ajoute l’agence de notation dans une note publiée suite à la déprogrammation de l’examen du dossier de la Tunisie par le conseil d’administration du FMI.
Selon la même source, ce retard est susceptible d’aggraver la situation de la Tunisie qui est «déjà difficile» en raison des risques de liquidités «de plus en plus élevés» et de sa vulnérabilité extérieure, ce qui expose le pays à un défaut de paiement.
Un nouveau programme du FMI s’avère «crucial» pour le pays, car il permettrait d’attirer de nouveaux fonds supplémentaires de partenaires multilatéraux et bilatéraux, dont l’Union Européenne et la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (Berd), à des coûts abordables.
D’après Moody’s, la finalisation du budget 2023 demeure probablement une condition à la conclusion de l’accord de financement avec le FMI, actuellement en suspens.
Le dossier relatif à l’examen du programme de réformes de la Tunisie avait été retiré, le 14 décembre dernier, de l’ordre du jour de la réunion du conseil du Fonds, prévue initialement le 19 décembre courant, selon le calendrier actualisé publié par le FMI.
Le dossier tunisien ne figure pas à l’ordre du jour d’aucune réunion du FMI, du moins, jusqu’à la date du 22 décembre courant, selon le site du FMI qui précise néanmoins que le calendrier est susceptible d’être modifié et que l’ordre du jour de chaque réunion est généralement finalisé la veille de sa tenue.
Le 15 octobre dernier, le FMI avait annoncé que ses services et les autorités tunisiennes sont parvenus à un accord au niveau des services pour soutenir les politiques économiques de la Tunisie avec un accord de 48 mois, au titre du Mécanisme élargi de crédit, d’environ 1,9 milliard de dollars après avoir franchi plusieurs étapes importantes au cours des mois précédents.
Ces étapes comprennent la publication d’un programme de réforme par le gouvernement en juin 2022, et la conclusion en septembre 2022 d’un accord salarial avec les partenaires sociaux, ce qui implique une certaine maîtrise de la masse salariale du secteur public au cours des trois prochaines années.
Toutefois, la finalisation du budget 2023 – condition probable de l’approbation de l’accord de soutien financier par le conseil d’administration du FMI – reste en suspens, tout comme la nouvelle loi sur les entreprises publiques. Une source officielle avait affirmé à l’agence Tap que l’examen du programme tunisien a été reporté pour le début de l’année 2023. Inchallah !
D’après Tap.
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