L’approche suivie par l’Instance supérieure indépendante pour les élections (Isie) depuis la prise de fonction de Farouk Bouaskar n’a rien à voir avec la démocratie. Au contraire, elle est devenue une grave menace pour la démocratie, car elle ne croit pas à la liberté d’expression et de pensée et fait de la répression des voix critiques sa principale préoccupation.
C’est ce qu’affirme l’organisation I Watch dans un communiqué publié le 23 décembre 2022, ajoutant que «la politique de la menace et de l’intimidation pratiquée par le président de la commission électorale depuis des mois, dont la dernière en date est la menace contre quiconque critique le travail de ladite commission d’appliquer à son encontre les dispositions du décret n° 54 de 2022 du 13 septembre 2022 relatif à la lutte contre les crimes liés aux systèmes d’information et de communication, n’est que l’une des causes de la dégradation du climat électoral et de la réticence des citoyens à participer à la vie politique».
Selon l’organisation, les poursuites judiciaires contre des pages Facebook soulève également des questions sur la méthodologie de détermination des charges retenues contre elles, d’autant plus que certains de leurs administrateurs se trouvent à l’étranger.
«Le manquement de la commission électorale au devoir de neutralité entre toutes les parties participant au processus électoral, son adoption d’une politique de deux poids deux mesures entre les candidats, et sa focalisation uniquement sur la chasse aux manquements et abus susceptibles d’être commis par les opposants au président de la république, alors qu’elle couvre et ferme les yeux sur les manquements commis par le président de la république lui-même, notamment ceux liés à la violation du silence électoral le jour du scrutin et à l’intérieur même du centre de vote, comme cela a été confirmé par la décision de la Haute autorité indépendance de la communication audiovisuelle (Haica) contre l’Etablissement de la télévision tunisienne (ETT), viennent confirmer son manque d’indépendance et de professionnalisme, et qu’elle n’a été nommée que pour servir le processus unilatéral poursuivie par le chef de l’Etat depuis le 25 juillet 2021», date de la proclamation de l’état d’exception, écrit encore I Watch.
L’organisation se demande également si les membres du conseil de l’Isie prendront la décision de poursuivre en justice le président de celle-ci pour «atteinte à la dignité des électeurs» suite à sa récente déclaration selon laquelle la faible participation aux élections est due à l’absence de l’argent politique et des financements étrangers, accusant ainsi les électeurs de corruption.
En conséquence, I Watch réitère son appel pour mettre fin à cette absurdité, et pour limoger tous les membres de l’Isie, en raison du danger que cette instance représente pour les libertés fondamentales du citoyen, et de son incapacité à gérer le processus électoral.
I. B.
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