Le spectacle désolant offert au Parc des Princes à Paris par les supporters tunisiens lors du match opposant la sélection tunisienne de football à celle du Brésil (1-5) pourrait inaugurer une nouvelle ère de disgrâce internationale de la Tunisie qui ajouterait le hooliganisme au jihadisme et à la migration sauvage.
Par Elyes Kasri *
A l’image de la Tunisie, le football, sport national par excellence et l’un des derniers recoins du sentiment de solidarité collective, est sous l’emprise nocive de l’abus de pouvoir, de la corruption et de l’impunité.
Si lors de la fin de règne de feu Ben Ali, le football était devenu un exutoire du malaise national surtout pour une jeunesse désemparée, il est à craindre qu’avec le mal qui le gangrène et l’indigence de l’encadrement sportif et culturel de la jeunesse depuis 2011, en plus du malaise qui touche tous les segments de la population, le football ne puisse devenir cette fois un baril de poudre à l’intérieur et même à l’extérieur.
Une disgrâce internationale
La rage contre la corruption et l’impunité pourraient faire des rencontres de football l’étincelle qui risque, que Dieu ne le veuille, de mettre le feu aux poudres.
D’autre part, le spectacle désolant offert au Parc des Princes à Paris par les supporters tunisiens lors de la rencontre amicale opposant la sélection tunisienne de football à celle du Brésil (1-5), notamment les huées de l’hymne national brésilien et la «banane raciste» jetée sur un joueur carioca, pourrait inaugurer une nouvelle ère de disgrâce internationale de la Tunisie qui ajouterait le hooliganisme au jihadisme et à la migration sauvage en plus du souvenir douloureux des attentats meurtriers du musée du Bardo et de Sousse en 2015 et ceux de Nice et Berlin en 2016, tous commis par des Tunisiens.
Une jeunesse désœuvrée et aigrie
Si quelqu’un a dit qu’il n’y a pas pire qu’une génération de jeunes désœuvrés, que dire alors d’une génération de jeunes aigris par les manifestations frappantes de corruption et d’impunité dans son sport préféré et unique exutoire.
Il semble régner en Tunisie comme un air de déjà vu.
* Ancien ambassadeur.
Donnez votre avis