Les sociétés publiques en Tunisie s’enfoncent dans la crise financière et menacent de faire faillite, mais les pouvoirs publics ne font rien pour mettre fin aux mouvements sociaux qui paralysent les activités de certaines d’entre elles et leur causent des pertes supplémentaires.
Par Imed Bahri
C’est le cas de la Société nationale des chemins de fer tunisiens (SNCFT), dont le Pdg Taoufik Boufayed a déclaré, mardi 18 octobre 2022, que la poursuite de la fermeture de la ligne ferroviaire 13 dédiée au transport du phosphate à Gafsa, en raison des mouvements sociaux, occasionne à la société des pertes de deux millions de dinars par mois au titre des salaires du personnel.
La fermeture de cette ligne et le recours à la ligne 21 a entraîné la hausse des coûts et des dépenses pour la compagnie, a-t-il indiqué dans une déclaration à l’agence Tap, en marge de l’ouverture des travaux du 2e congrès africain sur la digitalisation dans le secteur ferroviaire.
«La ligne 21 est la plus longue ligne reliant Metlaoui à Gabès. L’acheminement du phosphate sur cette ligne peut durer jusqu’à trois jours (aller et retour) en raison de la dégradation de l’infrastructure, et ce, contrairement à la ligne 13 qui est plus rapide (un jour)», a-t-il expliqué.
Le responsable a, à cet égard, appelé à faire prévaloir l’intérêt général en vue de ré-ouvrir la ligne 13 reliant Sfax à Tozeur et fermée en raison des protestations sociales.
Il a, par ailleurs, déploré la situation difficile à laquelle fait face la SNCFT, évoquant le manque des équipements et des ressources matérielles, outre les mouvements sociaux qui ont porté atteinte à la productivité de la compagnie.
Ce que M. Boufayed ne dit pas, c’est que cette situation surréaliste est la conséquence du laisser-aller et du laxisme des autorités publiques, qui, par lâcheté ou par populisme déplacé, laissent faire les soi-disant manifestants, alors qu’il aurait été nécessaire de libérer la ligne 13 et de restaurer l’ordre dans le bassin minier de Gafsa en mettant les saboteurs hors d’état de nuire à l’intérêt national. Mais les forces de l’ordre préfèrent exercer leur violence sur les opposants qui manifestent pacifiquement à Tunis. A chacun ses priorités…
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