Cela fait une éternité que le gouverneur de la Banque centrale de Tunisie (BCT) nous promet un nouveau code des changes (l’ancien, promulgué au milieu des années 1970, étant devenu obsolète), mais on se demande ce qui bloque toujours ce «texte révolutionnaire» dont on n’espère plus grand-chose, tant il continue d’être tripatouillé par une administration qui ne sait faire qu’une seule chose : multiplier les verrous et mettre les obstacles devant les opérateurs économiques…
Marouane Abassi, qui parlait lors d’une conférence de presse tenue, mardi 4 janvier 2023, au siège de la BCT, a déclaré que le nouveau code des changes permettra de libérer «progressivement» et «totalement» le dinar tunisien, tout en avertissant, toutefois, que la nouvelle réglementation n’offrira pas la possibilité à tous les Tunisiens de détenir des comptes bancaires en devises.
Le contraire nous aurait, bien sûr, surpris, car l’administration tunisienne, qui ne lâche rien, reprend toujours d’une main ce qu’elle donne d’une autre. C’est d’ailleurs l’un des rares exercices où elle excelle vraiment…
L’élaboration de ce code, qui dure depuis plusieurs années, est achevée et le draft, nous dit-on, a été transmis à la présidence du gouvernement pour avis. Quand sera-t-il enfin promulgué ? Mystère et boule de gomme. La Kasbah fait durer le suspense, alors que, selon le budget du gouvernement pour l’exercice 2023, la nouvelle réglementation des changes devrait entrer en vigueur cette année en vue de contribuer à améliorer le climat des affaires et encourager l’initiative privée.
Elle «devrait», dit-on aussi, comme dans une réclame, faciliter les démarches relatives à l’ouverture de comptes bancaires en devises pour les investisseurs et d’intégrer le secteur informel au circuit de financement légal, affirme le gouverneur de la BCT, qui, à l’instar de tous les responsables de l’Etat, n’a pas fini d’intégrer ce satané secteur informel qui échappe toujours aux fourches caudines de l’administration publique, allez comprendre pourquoi. Incompétence, laxisme ou clientélisme complice, ou tout cela à la fois ?
I. B.
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