«Les bénéfices des banques sur les prêts à long terme à l’Etat tunisien ont enregistré une hausse de 58,12% au cours de la dernière décennie. Cependant, ces banques pourraient être exposées à des risques en capital si l’Etat ne rembourse pas», a déclaré l’Association de lutte contre l’économie de rente en Tunisie (Alert).
Le montant global des bons du trésor assimilables (BTA), utilisés par les banques comme outil de prêt à long terme à l’Etat, a atteint 23 908,85 milliards de DT de 2011 à 2022, tandis que la production de ces BTA s’est élevée à 1 894,93 milliards de DT, a indiqué Alert lors d’une conférence récemment organisée.
L’association a estimé que les bénéfices réalisés par les banques tunisiennes durant cette période (58,12%) dépassaient largement ceux réalisés par des banques similaires au Maroc (23,6%) et en France (10,23%).
Elle a également averti que l’entrée en vigueur attendue d’IFRS 9 – Instruments financiers aurait un impact négatif sur les banques si elles continuaient à financer l’État et à distribuer les bénéfices aux actionnaires.
Ces chiffres montrent l’importance des marges bénéficiaires des banques réalisées grâce aux souscriptions de bons du trésor, puisant dans le besoin de liquidités de l’État pour combler le déficit budgétaire, qui est passé de 3,1% en 2011 à 7,6% en 2022, selon les données publiées par le ministère des Finances.
Alert a précisé que les dettes de l’Etat envers les banques représentent 80% de ses ressources propres totales.
Les données publiées le 4 juillet par la Banque centrale de Tunisie (BCT) ont révélé que le total des bons du trésor s’élevait à près de 2 446,5 milliards de DT, contre 1 926,7 milliards de DT en 2022.
Les mêmes données montrent en outre que le volume de refinancement de la BCT pour les banques s’est élevé à 15 306,5 millions de DT en 2023, contre 9 937,6 millions de DT en 2022.
D’après Tap.
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