Dans son rapport annuel sur les violations des droits de l’homme en Tunisie, l’association Intersection pour les droits et libertés souligne que l’année 2023 a été marquée par un grand nombre de procès contre diverses catégories de Tunisiens, notamment des journalistes, des hommes politiques, des défenseurs des droits de l’homme et des syndicalistes.
Lors d’une conférence de presse au siège du Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT), mardi 27 février 2024, les membres de l’association ont dressé un bilan des violations des droits de l’homme entre janvier et décembre 2023, pointant une augmentation du nombre d’arrestations et de procès de militants des droits de l’homme, de syndicalistes, d’opposants politiques, de journalistes et de blogueurs.
Dans son rapport, l’association évoque notamment la prolongation de la durée de détention d’activistes politiques accusés de «complot contre la sûreté de l’État», la comparution devant le tribunal de journalistes en vertu du décret-loi 54 du 13 septembre 2022 relatif à la lutte contre les délits liés à l’information et des systèmes de communication, ainsi que sur la base de la loi contre le terrorisme et le blanchiment d’argent.
Le rapport cite également l’arrestation d’Abir Moussi, présidente du Parti destourien libre (PDL), à l’entrée du Palais de Carthage le 3 octobre 2023, alors qu’elle était venue faire appel des décisions de la présidence de la république concernant l’élection des conseillers locaux.
L’Association Intersection pour les droits et libertés a enregistré 115 violations des droits humains en 2023, dont 19 cas de poursuites en vertu du décret-loi 54, ciblant 4 journalistes, 7 avocats, 2 militants de la société civile et 3 d’autres secteurs.
Selon le rapport, la presse est le secteur le plus ciblé, le Syndicat des journalistes ayant enregistré 237 violations entre janvier et octobre 2023.
Fondée en 2020, l’Association Intersection pour les droits et libertés est une organisation indépendante de la société civile travaillant sur les questions de droits humains.
Elle œuvre à renforcer les concepts de droits de l’homme, de démocratie et de libertés et à promouvoir des pratiques respectueuses de ces valeurs.
D’après Tap.
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