Un accord portant création de deux stations de production d’électricité à partir de l’énergie solaire photovoltaïque dans les gouvernorats de Gafsa et de Tataouine, a été signé, mercredi 8 mai 2024, au palais du gouvernement à la Kasbah.
Moyennant un coût estimé à 800 millions de dinars (MDT), ces deux stations dotées d’une capacité de 300 mégawatts seront réalisées dans le cadre du régime des concessions.
L’accord a été signé par la ministre de l’Industrie, Fatma Thabet, le ministre des Domaines de l’Etat, Mohamed Rekik, le PDG de la Société tunisienne d’électricité et de gaz (Steg), Faycel Trifa et un investisseur émirati et un autre français.
La réalisation de ce projet s’inscrit dans le cadre d’un appel d’offres lancé pour la réalisation de projets de production d’électricité par le biais des énergies renouvelables, à travers un premier lot de projets ciblant la production de 500 MW d’énergie photovoltaïque.
Lors de la cérémonie de signature de cet accord, le secrétaire d’État auprès de la ministre de l’Industrie, des Mines et de l’Énergie, chargé de la Transition énergétique, Wael Chouchane a précisé que la station de Gafsa sera dotée d’une capacité de production de 100 MW, et celle de Tataouine, d’une capacité de 200 MW. Ces deux stations vont créer 100 postes d’emploi.
Il a, dans ce contexte, annoncé que leur réalisation débutera en 2025, avec une entrée en production prévue en 2026. Il a, par ailleurs, estimé que ces projets constituent un pas important sur la voie de la transition énergétique pour la Tunisie, ajoutant que cela va contribuer à réduire l’importation de gaz naturel et garantir la sécurité énergétique du pays.
Et de rappeler que la première pierre de la station de production d’électricité par l’énergie photovoltaïque a été posée dans la région d’El-Metbasta (gouvernorat de Kairouan). Elle aura une capacité de 100 MW (régime des concessions). Il s’agit, selon le secrétaire d’Etat, d’un projet s’inscrivant dans le cadre de la première phase du programme de production de l’électricité à partir des énergies renouvelables, au cours de laquelle cinq projets d’une capacité de 500 MW ont été approuvés dans cinq gouvernorats.
Chouchane a assuré que ces projets vont permettre la réduction du coût de production et de vente de l’électricité du tiers, par rapport au coût de la production de l’électricité par gaz naturel. Et d’affirmer que ces projets auront un impact positif sur plusieurs régions, à l’instar de Kairouan, Gafsa et Tataouine, annonçant que d’autres projets seront réalisés prochainement, dans les gouvernorats de Gafsa et Tozeur pour un coût global de 300 MDT.
Le secrétaire d’Etat a fait savoir que le gouvernement compte lancer une série de projets et d’appels d’offres pour une capacité de production de 1700 MW entre 2024 et 2025.
Le président directeur général de la Steg, Faycel Trifa a indiqué que ces projets vont réduire le déficit de la balance commerciale et énergétique.
La cheffe de cabinet du chef du gouvernement, Samia Charfi, a souligné, de son côté, l’importance de ce projet qui s’attèle à diversifier les sources de l’énergie, en ayant recours aux énergies propres et aux technologies de l’énergie photovoltaïque, afin d’assurer la transition énergétique de la Tunisie.
Elle affirmé, aussi, que la Tunisie ambitionne, à travers le lancement de projets d’énergies alternatives, à améliorer son indépendance énergétique, diversifier le mix énergétique destiné à la production de l’électricité, et maîtriser le budget de compensation énergétique, outre le développement de l’économie verte et la contribution à l’effort mondial visant à réduire les émissions gazeuses.
Il convient de rappeler que la stratégie nationale de l’énergie a fixé comme objectif, la réalisation d’un taux de production d’électricité via les énergies renouvelables, de 35% à l’horizon 2030. Cet objectif avait été fixé depuis le lancement du Plan solaire tunisien, en 2006, mais il n’a pas avancé d’un iota, puisque le taux d’électricité renouvelable dans la production électrique nationale dépasse à peine 3% aujourd’hui. A-t-on vraiment les moyens de multiplier ce taux par 10 en une dizaine d’années, alors qu’on a été incapable d’avancer dans ce secteur en près de 20 ans ?
Continuons à tirer des plans sur la comète, en berçant les gens d’illusions. Et donnons-nous rendez-vous en 2035 pour faire le bilan loin de toute langue de bois officielle.
I. B. (avec Tap).
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