Hammam-Lif, mémoire vivante d’une ville aux mille visages

«Comment raviver la ville de Hammam-Lif et la préparer à son futur? C’est la question qui a été débattue durant cinq jours lors de l’atelier urbain de réflexion intitulé ‘‘La leçon d’Hammam Lif’’ a résumé l’architecte-paysagiste et urbaniste Jellal Abdelkafi, lors de la clôture du dit atelier organisé du 6 au 10 mai 2024 pour réfléchir à l’avenir de cette ville, ancienne ville thermale et balnéaire de la banlieue sud de Tunis, nichée entre mer et montagne.

Quatorze experts tunisiens et français se sont penchés sur la ville, son image et les conditions de vie de ses habitants, dans le cadre d’un atelier organisé par l’Institut français de Tunisie (IFT) et l’Institut français (IF) à Paris et dont les travaux viennent d’être restitués dans un ouvrage publié dans les deux langues, français et arabe, en 28 pages.

Conçu et dirigé par l’architecte, urbaniste et historienne tunisienne Leïla Ammar, cet atelier, lit-on, a également bénéficié du soutien de la Municipalité d’Hammam-Lif et de l’Ecole nationale d’architecture et d’urbanisme (Enau) de Tunis. Il s’inscrit dans la continuité de l’exposition itinérante «Hammam-Lif, mémoire vivante d’une ville aux mille visages» qui met en lumière les paysages de cette ville à partir des travaux de Leïla Ammar.

L’ouvrage illustré de photos d’hier et d’aujourd’hui, de schéma et de plans, met la lumière sur l’évolution de cette ville qui présente de nombreux défis en matière de développement social, architectural, urbain et paysager…

L’équipe franco-tunisienne composée d’architectes, d’urbanistes et de paysagistes a cherché des leviers d’action simples pour répondre rapidement aux problématiques identifiées, telles que «Comment développer de nouveaux usages et activer de lieux de patrimoine fermés, à l’abandon, délabrés, en état de dégradation avancé et proche de la disparition?»

Repenser des lieux de patrimoine menacés

A la lumière des visites de plusieurs sites et de bâtiments et la présentation du territoire par les professeurs et chercheurs tunisiens et des ateliers de débat avec les habitants, les associations et la municipalité, une stratégie d’intervention illustrée a été présentée pour parer au manque constaté de lieux fédérateurs centraux des habitants pouvant accueillir des activités, des rencontres, des échanges, des ateliers, des évènements artistiques et culturels.

Hammam-Lif, cette ville beylicale de la régence de Tunis, bénéficie de monuments historiques qui ont fait son prestige et qui sont à l’origine de sa structure actuelle. Ils ont une grande importance mémorielle, symbolique et spatiale, pour les habitants. Cependant, ces bâtiments remarquables sont aujourd’hui des lieux fermés, à l’abandon, délabrés, en état de dégradation avancé et proches de la disparition.

Comment dynamiser ces lieux détériorés comme le Casino ou encore le palais husseinite Dar El Bey et changer l’image de ces bâtiments, recréer un lien et susciter un regain d’intérêt chez les habitants pour leur réhabilitation?

Définir de nouveaux usages adaptés

Les propositions formulées ont porté sur la nécessité entre autres de définir de nouveaux usages adaptés pour pouvoir rouvrir les bâtiments et orienter les choix des futurs occupants, à travers des ateliers de sensibilisation au patrimoine, des formations, des espaces de coworking, d’expositions et d’évènements et d’autres possibilités qui peuvent être mises en place ainsi que des processus d’occupation temporaire et provisoire en s’appuyant sur des acteurs locaux et des initiatives participatives existantes ou nouvelles.

Dans ce contexte d’espoir d’une relance culturelle mais aussi sociale et économique de la ville, l’accent est mis sur l’importance de présenter les actions proposées aux responsables, en attendant que des projets concrets succèdent à cet atelier de réflexion sur la réhabilitation du patrimoine architectural mais aussi sur la préservation de l’environnement dans un contexte de réchauffement climatique.

Une série de solutions aux problèmes écologiques et environnementaux a d’ailleurs été présentée afin de préserver cette «Hammam-Lif, mémoire vivante d’une ville aux mille visages», thème de l’exposition qui s’est tenue dans une première étape à l’IFT et qui se tient actuellement et jusqu’au au 28 juin à l’Enau de Tunis, avant de prendre place du 30 juin au 15 octobre à la Municipalité d’Hammam-Lif et à partir du 15 octobre dans les écoles, collèges et lycées de cette ville au lustre passé, confrontée aujourd’hui à de multiples défis en matière d’urbanisme et de réhabilitation de son patrimoine architectural.

D’après Tap.

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