L’Assemblée des représentants du peuple (ARP) a adopté mardi 2 juillet 2024 en séance plénière le projet de loi n° 2024/053 portant sur l’approbation d’une convention de financement signée le 16 mai 2024 par l’Etat tunisien et un groupement de banques locales pour financer le budget de l’Etat. 85 députés ont voté pour, 5 contre et 18 se sont abstenus.
Il s’agit d’un accord de prêt syndiqué en devises (156 millions € + 16 millions $), soit 570 millions de dinars, qui a été signé le 16 mai 2024 par le ministère des Finances et seize banques locales.
Ces banques sont la Banque internationale arabe de Tunisie (Biat), Attijari Bank, la Banque nationale agricole (BNA), Amen Bank, l’Arab Tunisian Bank (ATB), ABC, BH Bank, la Société tunisienne de banque (STB), l’Union bancaire pour le commerce et l’industrie (UBCI), Al Baraka Bank, Tunis International Bank, la Banque Zitouna, Wifak International Bank, la Banque de Tunisie et des Emirats, la North Africa International Bank et la Banque Tuniso-koweïtienne (BTK).
Le fardeau de la dette
Certains députés ont relevé que leur travail se résume presque à approuver les accords de prêt, déplorant que plusieurs projets de loi qu’ils ont proposés dorment dans les tiroirs et sont empêchés de voir la lumière. D’autres se sont interrogés sur le recours excessif de l’Etat à l’endettement, extérieur et intérieur, pour financer son budget, ce qui hypothèque l’avenir des jeunes générations qui vont devoir assumer longtemps le fardeau de la dette.
La ministre des Finances, Sihem Nemsia, a déclaré que ce financement s’inscrit dans le cadre de la diversification des sources de financement du budget de l’État en tirant le meilleur parti des ressources provenant des envois de fonds des expatriés dans les banques locales, tout en maintenant la stabilité des avoirs en devises et en atténuant la pression sur le marché financier intérieur.
La ministre a souligné l’importance de ce financement pour maintenir l’équilibre de liquidité pour juillet 2024, tout en se félicitant du fait la Tunisie a réussi à honorer ses engagements en matière de service de la dette pour le premier semestre 2024, soit 11,6 milliards de dinars.
La Tunisie a réussi à payer 54% du service total de la dette, soit 6,6 milliards de dinars sur 12,3 milliards, a-t-elle encore indiqué.
Respect des engagements financiers
Cela comprend le remboursement en février 2024 d’une euro-obligation de 850 millions ainsi que les échéances d’un prêt du FMI de 305 millions de dollars, une tranche d’un prêt de 35 millions de dollars accordé par la Banque africaine d’import-export (Afreximbank), une tranche d’un prêt saoudien ( 50 millions de dollars) et un autre d’un prêt accordé par le Fonds monétaire arabe (35 millions de dollars).
La Tunisie s’efforcera également de respecter ses engagements financiers pour le reste de l’année 2024 selon les délais fixés, a assuré la ministre.
Nemsia a indiqué que le gouvernement prévoit un taux de croissance de 2,1% en 2024 conformément aux hypothèses de la loi de finances, en s’appuyant sur plusieurs facteurs tels que la croissance de la valeur ajoutée dans le secteur agricole par rapport à 2023, la bonne performance enregistrée par les secteurs du tourisme et des transports, la réouverture du poste frontière de Ras Jedir, qui devrait avoir un impact positif sur le tourisme et les industries manufacturières.
D’après Tap.