Présidentielle tunisienne : le pied de nez de Nasreddine Shili

Il y a encore deux semaines, il était candidat à la candidature à la présidentielle du 6 octobre 2024, mais voilà que l’acteur et réalisateur Nasreddine Shili surprend tout le monde en publiant, mercredi 14 mars, une vidéo et un poste sur sa page Facebook où il affirme être arrivé à Montréal au Canada.

Officiellement, il est arrivé au Canada pour tourner un film dont le tournage est programmé depuis un an et pour, dit-il, poursuivre le combat contre qui vous devinez.

Nasreddine Shili, qui a réussi à convaincre de nombreux artistes et intellectuels de sa caste progressiste de gauche de lui accorder leurs parrainages, comme le célèbre juge administratif Ahmed Souab et la présidence de l’association féministe Beyti Sana Ben Achour, a même fait une petite tournée des quartiers populaires pour expliquer les raisons qui l’ont poussé à se porter candidat à la présidence.

Le cinéaste affirme aujourd’hui avoir été harcelé par les autorités, et nous n’entrerons pas dans les détails peu ragoutants qu’il énumère dans son poste, ce qui justifie à ses yeux son départ. Mais ce départ, à l’évidence, n’était pas précipité. Il était soigneusement préparé et mis à exécution. Ce qui signifie que tout en jouant le jeu du candidat qui sollicite les suffrages de ses compatriotes, Shili ne se faisait aucune illusion quant à l’issue de sa démarche. Aussi a-t-il soigneusement préparé le coup d’après. Et il l’a fait avec les moyens de son art : l’effet de surprise, le suspense et la dramatisation qui va avec.

Bien joué l’artiste, la pièce était bien mise en scène !

I. B.       

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