Lors de sa rencontre, mardi 29 octobre 2024, avec Samir Majoul, le président de l’Union tunisienne de l’industrie, du commerce et de l’artisanat (Utica), Kaïs Saïed, en chef de guerre, a appelé les opérateurs privés à «participer pleinement à la guerre de libération nationale»… en réduisant les prix.
Selon un communiqué du Palais de Carthage, le président de la république a affirmé que «l’appui aux efforts de l’Etat et la contribution à l’édification d’une nouvelle histoire de la Tunisie est une responsabilité qui incombe à chacun à partir de la position qui est la sienne».
Le chef de l’Etat a évoqué les dispositions de la Constitution qui stipulent que l’Etat tunisien garantit la coexistence entre les secteurs public et privé, expliquant que l’Etat veille non seulement à assurer les services publics, mais aussi à créer les conditions adéquates pour que les entrepreneurs puissent travailler en sécurité, sans être soumis au chantage ni à la manipulation, et qu’ils jouissent pleinement de leurs droits, tout comme les travailleurs.
«La coexistence entre les secteurs public et privé ne peut avoir lieu que sur la base de la justice et de l’équité», a lancé le président, invitant ainsi, à demi-mot, les patrons à faire un effort en matière de réduction des prix pour instaurer un meilleur équilibre entre les différentes catégories sociales, ce que le projet de loi de finances pour l’exercice 2025 a cherché à réaliser en augmentant la pression fiscale pour un certains nombre d’activités économiques à hauteur de 40%.
L’Utica n’a pas réagi officiellement à l’appel présidentiel exhortant ses membres à œuvrer pour la réduction des prix, se contentant de reprendre sur ses supports de communication le communiqué de la présidence de la république.
Est-ce à dire que le patronat a reçu le message présidentiel cinq sur cinq, qu’il y souscrit et qu’il va prendre bientôt des mesures visant à réduire les prix, notamment ceux des produits alimentaires, à commencer par les conserves de tomate, élément central de l’alimentation des classes défavorisées et moyennes en Tunisie, dont M. Majoul est l’un des plus importants producteurs en Tunisie ?
On peut toujours rêver…
I. B.
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