Après le succès de son premier roman ‘‘Nasrimé d’Istanbul à Tunis’’, qui reçut le Prix spécial du jury Comar 2022, Mélika Golcem Ben Redjeb vient de publier un second roman ‘‘Lorsque l’amandier fleurira’’ (éditions Arabesques, Tunis, 2024).
Comme dans son précédent roman, le récit se situe au cœur de la médina de Tunis, «non loin de la rue des Andalous et du Mausolée princier», précise l’auteure qui aime dérouler ses histoires dans les atmosphères surannées d’un Tunis d’antan, entre ombres et lumières, bruits et chuchotements, derrière les murs de somptueuses demeures arabes bruissant de secrets, de silences et de cris étouffés.
Ce nouveau roman raconte le drame poignant d’une jeune fille de très bonne famille, Soumaya Siriane, orpheline destinée à vivre sous l’emprise tyrannique de son oncle paternel, un cheikh de la Zitouna habité par un orgueil démesuré. Elle connaîtra de nombreuses vicissitudes dont un mariage forcé avant de rencontrer un homme qui la fascine par son intelligence et son panache. «Alors sa vie deviendra une lutte constante dans un environnement où se mêlent d’une part l’attachement séculaire aux valeurs et aux traditions et d’autre part le désir de libérer une personnalité assoiffée d’amour et de liberté !», lit-on dans le quatrième de couverture.
Le décor est planté : dans une Tunisie tiraillée entre un passé non encore révolu et un avenir qui tarde à venir, entre une tradition qui fige et une modernité qui effraie, des êtres intelligents, sensibles mais fragiles livrent un combat contre leurs propres peurs et aspirent à une liberté autant désirée que crainte pour les désillusions dont elle pourrait être porteuse.
Mélika Golcem Ben Rejeb, poétesse, romancière, agrégée de Lettres et universitaire, son premier recueil de poèmes ‘‘Graines d’espérance’’ a été suivi plus tard par un second ouvrage de la même teneur ‘‘Alchimie’’. Lauréate du prix de la poésie Francophone, elle a pu grâce à de nombreux séjours à l’étranger nourrir son imaginaire et renforcer son attachement à sa terre natale.
Dans son premier roman, ‘‘Nasrimé’’, elle raconte le périple d’une jeune noble turque qui devient une malheureuse esclave dans le harem du futur Bey de Tunis. Bien qu’elle soit montée de toutes pièces, l’histoire de Nasrimé nous fait illusion d’une véracité inouïe, en nous offrant un délicieux dépaysement spatial et temporel, entre les palais d’Istanbul et ceux de Tunis du début du 20e siècle, avec ses vieilles et petites ruelles, la cour beylicale avec ses conflits, ses complots et sa cruauté. Mais aussi, la bonté et la bienveillance de certains protagonistes.
I. B.
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